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Valérie Hayer, députée européenne Renaissance et tête de liste « Besoin d’Europe » pour les élections européennes, photographiée le 7 à Paris.
POLITIQUE – Les choses deviennent sérieuses. Dans un mois, la campagne pour les élections européennes sera terminée et les électeurs auront voté. Quatre semaines exactement avant la date fatidique, les principales têtes de liste sont entrées dans le vif du sujet, après un débat réunissant (et pour la première fois) l’ensemble des sept principaux candidats organisé le 2 mai. le tableau du rapport de force confirme plusieurs tendances. La première : le décrochage discontinu de la tête de liste du camp présidentiel Valérie Hayer.
Si les partisans de la présidente du groupe Renew au Parlement européen jurent que rien n’est joué et que la bataille électorale n’a pas encore commencé, force est de constater que la pente prise par l’intéressée continue de la rapprocher d’elle, poursuit le Le candidat PS-Place Publique Raphaël Glucksmann, qui poursuit son ascension. Parce que comme vous pouvez le voir dans le compilateur d’enquête, HuffPost publie régulièrement, le franchissement des courbes (autant redouté en Macronie qu’espéré chez les socialistes) n’est plus très loin.
Si près de trois points séparent Valérie Hayer de Raphaël Glucksmann, et que l’outil utilisé n’a rien de prédictif mais permet de tracer des tendances, les trajectoires de chacun montrent qu’il pourrait s’agir du véritable match de cette élection européenne, sur fond de ( possible) retour à gauche d’une partie de l’électorat social-démocrate, autrefois séduit par Emmanuel Macron mais échaudé par les attaques successives à droite entreprises par l’exécutif.
D’autant que les grands enjeux européens mobilisés par le camp présidentiel sont aussi importants pour le fondateur de Place-Publique, lui aussi très identifié à ces enjeux.
Très loin devant, à 31,1%, Jordan Bardella apparaît également hors de portée du candidat macroniste. Et il semblerait risqué de miser sur le débat entre le président du RN et Gabriel Attal (annoncé pour le 23 mai) pour rattraper un retard de quinze points en un mois, même si l’électorat macroniste tend à se mobiliser davantage pour les élections intermédiaires. que ceux acquis auprès de Marine Le Pen.
Le frisson à LFI
Autre enseignement de ce compilateur à un mois du vote, un regain d’intérêt pour la liste insoumise. Depuis fin avril, Manon Aubry grappille quelques points, marquant le début d’une pente ascendante. Pourtant reléguée par l’omniprésence de Jean-Luc Mélenchon et de la candidate Rima Hassan, l’eurodéputé LFI semble bénéficier de la stratégie de l’appareil insoumis, qui focalise l’attention médiatique sur fond de mobilisation en faveur de Gaza et parmi les mobilisations pro-palestiniennes au sein le monde étudiant. Dans le dernier Ifop « roulant » par exemple (pris en compte dans notre compilateur), Manon Aubry bondit de 8% chez les 18-24 ans.
C’est le début d’un frémissement qu’il faudra confirmer pour LFI, puisqu’avec 7,4% d’intentions de vote au total, la liste conduite par Manon Aubry continue pour l’instant d’osciller entre 6 et 8%, sans parvenir à franchir le cap. au-dessus de. Les écologistes, en revanche, n’en sont pas au point de lever les yeux. La tête de liste Marie Toussaint reste bloquée sous la barre des 7%, voyant la barre du seuil d’éligibilité (fixé à 5%) se rapprocher dangereusement. A un mois du vote, Marie Toussaint dispose de 6,8%.
A droite et à son extrême, le match entre le candidat LR François-Xavier Bellamy et Marion Maréchal (dernière du classement) tourne actuellement en faveur de Versailles. Malgré un rapprochement des courbes fin janvier, l’eurodéputé LR continue de tenir à distance son poursuivant Reconquête ! : 7,1% d’intentions de vote pour le premier et 6,3% pour le second.
Ce qui, à cette place du classement, est important, puisque les deux camps (qui se disputent un électorat conservateur) s’affrontent non loin de la ligne de flottaison des 5%, seuil nécessaire pour obtenir des élus au Parlement européen. Une bagarre dans un mouchoir de poche, rendue d’autant plus périlleuse que les deux équipes mettent en jeu leur survie le 9 juin prochain. De quoi promettre un mois dernier particulièrement stressant dans les deux camps.
Ce compilateur, qui regroupe les enquêtes publiées par une dizaine d’instituts de sondage, n’a pas pour vocation de prédire l’issue du scrutin mais de fournir à tout moment un instantané de l’opinion et de mettre en lumière les tendances.
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