« La victoire contre Montpellier (9-6) a été difficile…
C’est sûr que le match ne restera pas dans l’histoire ! On connaissait le style de jeu de Montpellier, et on ajoutait à cela une fine pellicule humide qui nous faisait commettre beaucoup d’erreurs. On est encore en train de s’en sortir, ce sont quatre points importants pour la fin de saison.
Pourquoi avez-vous choisi de prolonger à l’UBB jusqu’en 2028 ?
Je souhaite être dans la continuité du projet, avec Yannick (Bru) et son staff. Laurent (Marti, le président) a créé des bases très solides, nous jouons les premiers rôles chaque année et cette année encore j’espère. J’avais l’impression que mon histoire avec le club n’était pas terminée, que j’avais encore beaucoup à donner. Je me sens également redevable de toute la confiance qui m’a été accordée depuis mes débuts. C’était logique de continuer et je voulais le faire sur le long terme pour tenter d’atteindre nos objectifs.
Était-ce important pour vous de l’annoncer vous-même aux supporters, au micro de Chaban, après le coup de sifflet final ?
Oui. Cela fait quelques semaines que cela s’est produit. Je suis surpris qu’il n’y ait pas de fuite ! J’étais content de garder l’exclusivité pour les supporters, ils le méritent, car ils nous donnent beaucoup d’amour, de soutien et de confiance, dans les bons comme dans les mauvais moments. Je traverse une période assez compliquée ces dernières semaines et j’ai reçu beaucoup de messages de soutien. J’ai apprécié quand, à la 10e minute, ils ont montré ce soutien. J’étais heureux de leur annoncer moi-même directement sur le terrain.
Vous parlez d’une période compliquée. Comment avez-vous vécu la tournée d’automne avec l’équipe de France et votre départ anticipé de Marcoussis après le match contre le Japon ?
Ce n’était pas facile à gérer, mais ça fait partie du sport de haut niveau. Tout ne peut pas toujours aller dans la bonne direction. J’ai fait part à Fabien (Galthié, le sélectionneur de l’équipe de France), d’un certain malaise que j’éprouvais et ils m’ont proposé de faire une pause et de rentrer à Bordeaux, ce que j’ai accepté. Je ne m’éloigne pas de l’équipe de France, je reste un joueur et si je suis sollicité, je monterai (à Marcoussis) avec le plus grand plaisir. On parle beaucoup de bien-être, de santé mentale, il faut parfois savoir dire stop quand c’est trop. C’était la meilleure option pour moi.
Ce malaise que vous évoquez, à quoi est-il lié ?
Il ne s’agit pas forcément uniquement de la situation des Bleus. Il y avait des choses qui me faisaient me sentir mal. Je ne veux pas en rajouter, je ne veux pas entrer dans des polémiques. Ce qui est important, c’est que Fabien (Galthié) sache ce que je lui ai dit. Nous avons discuté pendant de nombreuses minutes, je lui ai dit ce que je ressentais, j’avais des choses en tête depuis la Coupe du Monde. Il m’a entendu et m’a proposé cette option et je l’ai acceptée. Il n’y a aucun problème avec Fabien, et dans ma tête je reste un joueur de l’équipe de France. Je suis prêt à être présent pour les prochains rassemblements.
Avez-vous l’impression que tout autour de vous prend parfois des proportions un peu fortes ?
C’est parfois lourd, surtout pour ma famille, d’entendre tous ces gens donner leur avis sans vraiment connaître la situation ni me connaître personnellement. J’ai toujours l’impression que les gens essaient de me faire mal paraître. Je sais que je n’ai pas toujours tout fait parfaitement au cours de ma carrière, mais j’ai toujours été honnête et direct. Je peux me regarder dans le miroir et c’est la chose la plus importante pour moi. Cela fait partie du jeu, de l’exposition médiatique. Je fais partie de ces joueurs un peu plus exposés que les autres, j’ai appris à gérer ça, c’est un peu plus compliqué mais j’arrive à gérer ça.
Une période comme celle-ci, est-ce qu’elle se durcit ou s’affaiblit ?
On verra dans le futur ! J’ai tendance à dire que cela me renforce et me rend meilleur en tant qu’homme. »