dans l’usine Alstom près de Berlin, l’industrie ferroviaire sur de bons rails – Libération

A l’usine de Hennigsdorf, les carnets de commandes sont pleins. Des monteurs aux ingénieurs, 46 nationalités y produisent des équipements en interaction avec les autres sites continentaux d’Alstom, dans le cadre d’un processus de délocalisation européenne relancé par les dernières crises internationales.

A deux mois des élections européennes, nous partons sur les voies ferrées pour raconter cette Europe ferroviaire au quotidien qui lie les nations et les peuples, entre retour en grâce du ferroviaire et concurrence du routier ou de l’aérien. Au menu : fret, industrie, histoire, trains de nuit et tourisme. Et à la fin de chaque article, retrouvez notre carnet de voyage sur les rails.

Dans la salle de montage, derniers préparatifs du train X80, ce mardi 16 avril. Un ouvrier, la cinquantaine, vêtu de bleu de la tête aux pieds, déambule autour de cette toute nouvelle fusée ferroviaire ; deux autres, en gris, s’affairent, accroupis au fond d’un wagon, à remplacer un élément défectueux, l’air calme, du geste de ceux qui maîtrisent leur art. Mais nous sommes dans la dernière ligne droite : le lendemain, ce train à grande vitesse quittera le site Alstom de Hennigsdorf, au nord de Berlin, pour rejoindre la Suède. Il sera mis sur un « planche à roulette » sourit Elodie Assair, la chef de projet X80, en désignant une structure sur roues qui surélèvera ce train trop large pour les quais du réseau allemand. Il se rendra à Rostock pour embarquer sur un ferry avant de se diriger vers la région de Göteborg, où il sera testé. Premières pré-livraisons