Des inondations majeures sont en cours en Russie le long du fleuve Oural. Les habitants dénoncent le manque de moyens déployés par les pouvoirs publics.
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Les eaux montent encore mardi 9 avril en Russie et au Kazakhstan frappés par d’importantes inondations, notamment le long du fleuve Oural, et le pic n’est attendu que mercredi. Les autorités russes ont annoncé 6 500 évacuations et plus de 10 550 maisons inondées dans les régions russes situées dans l’Oural et en Sibérie. Franceinfo s’est rendu à Orenbourg, la capitale de la région russe la plus touchée par ces inondations où les habitants regardent toujours la montée des eaux.
Le propriétaire d’une maison inondée vient de rentrer. Verdict: « Dix centimètres de plus, de l’eau jusqu’à la poitrine » il a dit. Des dizaines et des dizaines de maisons sont inondées par les eaux du fleuve Oural, proche de son maximum historique, assure le maire de cette ville industrielle de 500 000 habitants, mardi matin. A Orenbourg, ce sont les quartiers datchas, petites maisons individuelles le long du fleuve, qui sont les plus touchés. Franceinfo s’y est rendu à bord d’un énorme camion de secours capable de rouler dans deux mètres d’eau. Depuis deux jours, il fait des rondes pour emmener et ramener les habitants et leurs animaux.
Dans toute cette région du sud de l’Oural, c’est la même chose. Un peu plus à l’est, à Orsk, c’est encore pire : l’eau atteint les toits des maisons à deux étages. Tout cela à cause des conditions climatiques exceptionnelles cette année. Il a beaucoup plu, mais surtout les températures ont monté extrêmement vite. « On est passé d’une doudoune à un t-shirt en trois jours » témoigne un habitant. La neige a fondu et la glace des rivières a cédé à une vitesse vertigineuse. D’où ces inondations historiques, les pires depuis 80 ans dans la région.
Un phénomène amplifié par la rupture des digues
Au moins trois digues ont cédé dans la région d’Orenbourg. Notamment une, dans la ville d’Orsk, dont la rupture a eu les conséquences les plus importantes. Officiellement, il n’y a pas eu de victimes. Les quatre décès initialement annoncés étaient en réalité liés à des accidents ou à des crises cardiaques, selon les autorités. Mais il subsiste une certaine exaspération chez certaines victimes qui pointent le manque de moyens et de réactions des pouvoirs publics, ce qui leur a valu une réponse cinglante de la part du ministre russe des Situations d’urgence.
« Cela faisait une semaine que nous alertions de l’inondation. Certains n’ont pas pris l’alerte au sérieux. C’était à eux d’évacuer”, a déclaré cet ancien garde du corps de Vladimir Poutine. Sur place en effet, malgré la présence de policiers ou de pompiers, les habitants disent compter principalement sur les bénévoles ou l’entraide entre voisins pour gérer leurs problèmes.