« Dans l’excitation, je n’ai pas fait attention » au fait qu’elle ne s’est pas réveillée, a déclaré jeudi 26 septembre devant le tribunal correctionnel du Vaucluse l’un des hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot alors qu’elle était inconsciente, droguée à son insu par son mari, Dominique Pelicot. « Les plans où la femme dort ne m’intéressent pas du tout. Mais j’avoue que je n’y ai pas prêté attention. »a tenté d’expliquer Fabien S., un homme de 39 ans à l’enfance difficile, ancien SDF et alcoolique depuis l’âge de 14 ans.
Comme la cinquantaine d’autres hommes jugés à Avignon depuis le 2 septembre – aux profils très différents -, il encourt vingt ans de prison pour avoir imposé des actes sexuels à Gisèle Pelicot, 71 ans, que son mari Dominique Pelicot a reconnu avoir droguée pendant dix ans afin de la violer et la livrer à des hommes recrutés sur un site libertin controversé, Coco.
« Je ne savais pas »
Grand utilisateur de ce site fermé en juin par la justice française, Fabien S., incarcéré depuis son arrestation en 2021, trois ans après les faits, ne cache pas avoir eu de nombreuses expériences sexuelles différentes. En août 2018, après quelques échanges sur Coco avec Dominique Pelicot, il se rend au domicile du couple à Mazan, dans le Vaucluse, et y trouve Gisèle Pelicot, apparemment endormie.
« J’étais d’humeur, je ne pensais pas qu’elle était sous l’emprise de drogues. Je pensais qu’elle était complice. »il a dit, expliquant qu’il était resté « un quart d’heure »plutôt que de s’enfuir, parce qu’il pensait qu’elle « j’allais me réveiller ». « J’admets les faits, mais je ne suis pas allé la violer, je n’étais pas au courant. » qu’elle serait inconsciente, a-t-il assuré, tout en présentant ses excuses à Gisèle Pelicot, assise dans la salle, pour « avoir cru qu’elle était complice ».
Dominique Pelicot a soutenu que Fabien S., comme tous les autres hommes qui sont venus chez eux, était « parfaitement conscient » que sa femme a été droguée à son insu. Jeudi après-midi, des vidéos retrouvées sur l’ordinateur de Dominique Pelicot concernant cinq des six accusés dont les dossiers sont examinés cette semaine seront diffusées au tribunal, à huis clos et hors de la presse.