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Dans l’estuaire de la Gironde, la région Nouvelle-Aquitaine se bouscule pour obtenir de nouveaux EPR

Le président socialiste de la région pousse la candidature de la centrale nucléaire du Blayais pour obtenir l’installation de deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération.

Le Figaro Bordeaux

Au bord de l’estuaire de la Gironde, l’avenir de la centrale nucléaire du Blayais s’écrit aujourd’hui. Mise en service en 1981, elle produit environ 65 % des besoins en électricité de la région Nouvelle-Aquitaine, en plus de fournir des milliers d’emplois en Gironde. Face au vieillissement de l’installation, plusieurs personnalités politiques et économiques locales militent pour que la centrale puisse accueillir des réacteurs de nouvelle génération. Le président de la région, Alain Rousset, souligne « Une mobilisation exceptionnelle des acteurs régionaux » autour de cette candidature.

En juin 2024, Emmanuel Macron a confirmé sa détermination à construire huit nouveaux réacteurs nucléaires (EPR2), en plus des trois paires déjà prévues sur lesquelles travaille actuellement la filière, afin de continuer à développer la décarbonation de la production d’électricité en France. La technologie EPR2 arrive à maturité et vise notamment à abaisser les coûts de fabrication, tout en maintenant le niveau de sûreté de l’EPR. Plusieurs régions françaises sont déjà en compétition pour en bénéficier.

Il s’agit de« un projet stratégique pour la région »explique la Nouvelle-Aquitaine, réunie ce vendredi autour de son président et de plusieurs représentants du monde économique et de celui de la formation. Une table ronde de bonnes volontés, cherchant ainsi à démontrer que la région est proactive et souhaite fortement participer au développement de la filière nucléaire. « La force de la candidature du Blayais, c’est que nous avons anticipé, avec la structuration de l’écosystème et la mise en place d’un dispositif de formation innovant »explique Alain Rousset, doté d’une formation dans le domaine du nucléaire, allant du CAP à l’enseignement supérieur.

« Il est impératif d’avoir des EPR sur le territoire »

Pour Lionel Matias, président de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) Gironde-Landes, le tissu local est prêt à « fournir une main d’œuvre » afin de fournir « l’électricité au monde industriel sur le territoire et avoir une énergie décarbonée ». Sa fédération « fera tout pour que l’EPR arrive dans le pays ». Une ambition pleinement partagée par les représentants du MEDEF de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, pour qui « Il est impératif d’avoir des EPR sur le territoire »en étendant la capacité de production du site du Blayais et en accueillant des EPR de nouvelle génération. Déjà en retard, le tout premier EPR2 pourrait ne pas être construit avant 2040.

En 2022, dix parlementaires de différents bords politiques (essentiellement du centre et de la droite) avaient déjà demandé le soutien de l’État pour l’installation de ces nouveaux EPR en Gironde. Une volonté également soutenue par le Rassemblement national. L’année suivante, la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux avait réuni « tous les décideurs économiques » du département et de la région. Mais au Sénat, un caillou vert s’était glissé dans la chaussure de ces élus, avec le vote d’un amendement de la sénatrice écologiste Monique de Marco – supprimé depuis – rendant impossible l’installation de l’EPR2 en zone inondable ou ayant subi des inondations ou des subversions marines, excluant de facto la centrale du Blayais, en partie inondée lors de la tempête Martin en 1999.

« Une technologie incertaine et coûteuse »

Réagissant aux propos d’Alain Rousset, les élus écologistes de la région ont également réitéré vendredi leur opposition à l’installation de nouveaux EPR2, estimant qu’il s’agit d’une« Une impasse climatique et financière »notamment dans la perspective de la construction de l’EPR de Flamanville, « marqué par un retard de douze ans et un coût supplémentaire colossal ». Comme ils ne peuvent pas espérer de production d’électricité à partir de l’EPR2 avant des années, ils estiment que parier sur ces installations ne correspond pas « aux besoins d’actions et de réalisations immédiates à la lumière des urgences actuelles de transition et de climat »et que c’est aussi un « une technologie incertaine, coûteuse et risquée ».

Malgré cette voix discordante, rien n’est encore décidé pour la centrale du Blayais. Pour l’heure, huit sites français sont à l’étude pour pouvoir accueillir une paire d’EPR2. Parmi eux, seuls quatre pourront bénéficier de cette technologie. Des analyses sont en cours pour déterminer si le site du Blayais remplit ou non tous les critères pour accueillir la deuxième salve d’EPR2. La décision devrait être prise d’ici 2026. Mais d’ici là, les acteurs politiques et économiques entendent montrer que le secteur économique est dynamique et que la région est prête à accueillir les réacteurs de demain.

Ray Richard

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