Dans les Hautes-Alpes, un ciel clair qui coche toutes les cases
À Saint-Véran (Hautes-Alpes),
« Il y a vraiment beaucoup plus d’étoiles ici que chez nous ! » C’est Saint-Véran, dans la vallée du Queyras (Hautes-Alpes). Perché dans les montagnes à 2 040 mètres d’altitude, le village propose chaque année des séances d’observation des étoiles dans le cadre de son festival d’astronomie Rencontre en ciel pur, dont la cinquième édition s’est tenue les 7 et 8 juillet derniers (lire la boîte)La commune, considérée comme la plus haute habitée d’Europe, est l’un des endroits de France où le ciel est particulièrement clair et propice à l’observation de la voûte céleste, notamment grâce à sa situation géographique.
« On reconnaît un ciel clair à plusieurs éléments, décrit un astronome aux 50 spectateurs présents à la soirée d’observation. Le premier est le nombre d’étoiles visibles. » Dans le ciel du Queyras, on en observe « environ 4 500 », selon lui, contre seulement quelques dizaines dans les grandes villes.
La Voie Lactée, indicateur de choix
« L’absence de pollution lumineuse » est aussi une caractéristique d’un ciel de qualité. Sur ce point aussi, Saint-Véran, loin de tout centre urbain, est bien positionnée : au loin, entre les montagnes, pas de halo lumineux, la nuit est noire. Selon une carte de la pollution lumineuse en France publiée par l’Observatoire national de la biodiversité en 2021, le ciel de la commune, en pleine nuit par temps clair et sans lune, est « sombre » et permet de voir « de nombreux détails » de la Voie lactée.
La Voie lactée, et notamment « la capacité de la voir », permet aussi de distinguer un ciel particulièrement pur. Saint-Véran n’a rien à envier aux ciels du Chili ou d’Hawaï, qui comptent parmi les meilleurs du monde : la Galaxie traverse le ciel d’un bout à l’autre, pour le plus grand bonheur des spectateurs. « Cela faisait longtemps que je n’étais pas allé en haute montagne la nuit, j’avais oublié à quel point la Voie lactée était belle », s’émerveille Laurent, originaire d’Aix-en-Provence et habitué des soirées d’observation des étoiles. « C’est émouvant. »
L’atmosphère, source de perturbations
Dernier critère énoncé par notre astronome, moins perceptible à l’œil nu mais tout de même important : « la qualité des étoiles que nous voyons. Elles ne doivent pas apparaître floues ». Les étoiles floues ou scintillantes sont en effet synonymes de turbulences atmosphériques, de mouvements d’air qui perturbent la façon dont la lumière des étoiles nous parvient. D’autres facteurs, comme l’air sec, l’altitude ou l’absence de pollen, que l’on retrouve en montagne, peuvent également influer sur la qualité de l’atmosphère.
Si la qualité du ciel varie d’un moment à l’autre, la nuit d’observation dans le Queyras est particulièrement bonne : les étoiles scintillent très peu et apparaissent très claires, même sans regarder dans l’un des six télescopes mis à disposition des curieux le soir. Ils peuvent ainsi observer distinctement l’étoile Polaire et la Grande Ourse, Arcturus, l’étoile la plus brillante du ciel ce soir-là, Albiréo, une étoile double, la galaxie M-82, des amas d’étoiles, ou encore les nébuleuses de la Lagune et du Canard sauvage.
Même si la vallée du Queyras n’est pas labellisée Réserve internationale de ciel étoilé, qualification accordée aux sites dont le ciel est propice à l’observation des étoiles et où des efforts considérables sont déployés pour limiter la pollution lumineuse et favoriser un éclairage responsable, des démarches sont en cours. Le site pourrait ainsi rejoindre le Parc naturel régional du Vercors, le territoire Alpes Azur Mercantour, le Parc naturel régional de Millevaches en Limousin, le Parc national des Cévennes et le Pic du Midi, les cinq seuls territoires en France à avoir été labellisés par l’organisme américain DarkSky International.