Dans les grandes surfaces françaises, les prix se stabilisent, mais la consommation ne repart pas
Bataille de publicités pour attirer les Français. Chez Lidl, la campagne positionne les marques sur un thermomètre, ou compare le ticket de caisse avec celui d’E.Leclerc avec le slogan : « Alors, qui est vraiment le moins cher ? » Son concurrent lui répond en plaçant le logos sur le tronc d’un palmier : « Quiconque se demande qui est le moins cher doit vivre sur une île déserte. » Ces dernières semaines, les grandes enseignes de la distribution alimentaire redoublent d’inventivité pour faire savoir aux consommateurs qu’elles proposent les prix les plus bas, espérant ainsi les attirer dans leurs supermarchés.
Car, dans les rayons, le cycle inflationniste, qui s’est accéléré au printemps 2022, après le déclenchement de la guerre en Ukraine, touche à sa fin. Les prix des produits de grande consommation dans les grandes surfaces sont stables sur un an (−0,1 % en mai), selon les données publiées par l’institut Circana jeudi 23 mai. Et ce pour la première fois depuis novembre 2021, même si les prix restent supérieurs de 16 % à ceux des grandes surfaces. il y a deux ans (20 % sur trois ans). Pas de quoi toutefois inciter les Français à consommer. Côté volumes, les ventes des grands magasins ont reculé de 2,4% sur les quatre premiers mois de l’année (+0,4% en valeur), selon Circana.
Le phénomène inquiète les enseignes de grande distribution qui ont investi massivement depuis fin 2023 dans des campagnes de baisse de prix. Dans les magasins, le chiffre d’affaires recule sous l’effet mécanique de la désinflation, et les quantités vendues ne prennent pas le relais. « Nous ne constatons aucune évolution des volumes au premier trimestre »a reconnu Matthieu Malige, le directeur financier de Carrefour, en présentant, le 24 avril, les données économiques du groupe pour le premier trimestre, soit une baisse du chiffre d’affaires de 0,4% en France.
« Pouvoir d’achat dégradé »
Dans les rayons des 1 726 points de vente de la Coopérative U – le nouveau nom de Système U – les clients continuent de faire des choix, déplore sa PDG, Dominique Schelcher. Pour les produits « frais traditionnels (boucherie, charcuterie, fromagerie, poissonnerie, etc.)c’est toujours difficile », il explique. Au rayon hygiène, certains clients continuent d’acheter « du détergent, mais pas d’assouplissant ». Au rayon produits de beauté, « sur les articles les plus chers, comme les crèmes de soin à plus de 3 euros, on a des phénomènes de déconsommation ». Et les marques de distributeur attirent toujours les consommateurs. Le volume des ventes de produits U a augmenté de 3,64 % en 2023.
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