Dans les gares concernées, les passagers découragés cherchent un plan B
A la gare Montparnasse à Paris, comme à celles de Bordeaux et de Lille, quelques heures avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, des milliers de passagers, bloqués sur leur quai, tentaient de trouver une solution, après des actes de violence « sabotage » Les forces de l’ordre ont ciblé vendredi le réseau TGV, perturbant leurs projets de voyage.
La SNCF a annoncé « une attaque massive » visant à paralyser le trafic ferroviaire et à provoquer des perturbations qui devraient « dure au moins tout le week-end » et touche 800 000 voyageurs.
Assis par terre à la gare Montparnasse, Jocelyn, 27 ans, devait partir quelques jours en Bretagne. « Nous nous attendions à ce que ce soit un peu chaotique à Paris avec la cérémonie d’ouverture prévue ce (vendredi) soir, mais nous ne pensions pas que cela pourrait être aussi grave. »il se lamente.
Katherine Abby, graphiste parisienne de 30 ans, devait partir pour Biarritz. « Ce sont mes seules vacances de l’année. Je serais assez démoralisée si je devais annuler ce voyage. ».
La SNCF a promis des conditions d’échange et de remboursement des billets « très détendu »Pendant ce temps, ceux qui sont restés sur le quai réfléchissent intensément et tentent de trouver des solutions alternatives.
Un train initialement prévu à 10h39 à destination de Nantes s’apprête à partir. Devant le quai, des passagers d’autres trains à destination de Nantes, eux aussi retardés ou annulés, tentent de monter à bord.
« Tristesse »
Les agents de la SNCF décident de faire preuve de souplesse. « Le Mans, Angers, Nantes, on peut en prendre 50 ! »crie l’un d’eux. Une foule de mains munies de billets se lève aussitôt au bout du quai. « On remplit au maximum, on va aller jusqu’à 100 » des passagers supplémentaires, a déclaré l’un des agents.
Ces derniers ne cachent pas leur « tristesse ». « Nous nous préparons depuis des mois pour être prêts pour les Jeux, et aujourd’hui, c’est un désastre »se lamente l’un d’eux.
A 15h00, le hall principal de la gare était toujours plein, malgré le départ de quatre trains pour Brest, Quimper, Nantes et Bordeaux. Alors que la SNCF demande aux voyageurs de reporter leur voyage « le plus loin possible »de nombreux touristes continuent d’attendre une solution, comme Rick, 21 ans, un touriste néerlandais. « On va essayer de réserver un FlixBus si ce n’est pas possible de prendre le train. Sinon, on prendra un hôtel pour la nuit, mais ça va nous coûter cher ! »
» J’attends «
A la gare de Bordeaux, on pense aussi au plan B : Benoît Deprimoz, 29 ans, et Laura Comboroure, 27 ans, doivent se rendre à Nantes pour un mariage. « Nous allons envisager de louer une voiture. »explique Benoît.
Marie Sureau, 20 ans, étudiante en sciences politiques à Paris, voulait regagner la capitale vendredi matin, mais s’avoue consternée. « Il n’y a même pas d’avion pour Paris aujourd’hui, il n’y a plus de BlaBlaCar. Honnêtement, je ne sais pas, j’attends. »
Clara Ledure, 21 ans, animatrice de colonie de vacances, attend avec les enfants et les autres animatrices un train pour Paris, et se lance dans une chorégraphie improvisée pour passer le temps. « Ils nous ont fait descendre du train pour Paris et nous ont dit que peut-être ça recommencerait cet après-midi, mais on n’en est même pas sûr… alors maintenant on attend, on nous a dit +la solution c’est d’attendre+ »explique-t-elle à l’AFP.
Vers midi, le train pour Paris-Montparnasse prévu à 08h41 est finalement annoncé au départ. Seules les personnes ayant des billets pour ce train « sont autorisés » pour embarquer, mais il n’y a pas de contrôle aux portes. Les personnes qui n’ont pas de billet pour ce train tentent leur chance. Le train quitte la gare vers 12h25. Une trentaine de passagers restent sur le quai, dont une jeune fille, en pleurs, au téléphone.
« Mauvaise première impression »
Ellie et Maya Scott, deux touristes irlandaises de 24 et 21 ans, sont allongées sur le sol et attendent. Elles devaient se rendre à Paris pour les Jeux olympiques. « Nous sommes assez déçus, cela fait une mauvaise première impression. »Ellie dit.
A Lille Europe, qui dessert Paris, Londres et Bruxelles, les panneaux d’affichage indiquent des retards de 1h30 à 2h. Parmi les passagers en attente figurent des membres de l’équipe féminine japonaise de basket-ball, médaillée d’argent aux derniers Jeux olympiques.
Même situation à Lille Flandres, l’autre gare de Lille : jusqu’à 5 heures de retard pour les trains à destination de Bruxelles. Sur l’application SNCF Connect, plus d’un train sur deux entre Lille et Paris apparaît annulé.
Un agent de la SNCF indique avoir reçu « pas mal d’Anglais, quelques Allemands » qui souhaitaient se rendre aux Jeux Olympiques de Paris. Il leur recommanda de prendre les trains TER via Amiens, où « Il y a un peu d’attente, mais ça se passe bien ».
Un autre agent veut rassurer les utilisateurs : « Vous pouvez monter à bord de n’importe quel train avec votre billet, ne vous inquiétez pas. ».
Stefan Vaeck et son ami Abdul sont bloqués depuis trois heures et demie à Lille Flandre. Les deux Belges originaires d’Ostende voulaient rejoindre Marseille. « Nous avons tout là-bas, nos réservations, l’hôtel, la voiture »explique-t-il, inquiet.
Les deux amis font des allers-retours entre Lille-Flandres et Lille-Europe depuis 10h00 « Ils essaient de trouver une solution pour nous, mais rien ne fonctionne alors ils nous envoient d’une station à une autre »Stefan se lamente.
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