EN IMAGES, EN IMAGES – En construction depuis 2017, cette huitième traversée sur la Garonne, longue de 549 mètres et large de 44 mètres, inaugure « une nouvelle génération de traversées urbaines ».
Le Figaro Bordeaux
Ce ne sera pas un pont comme les autres. Le battement de tambour touche à sa fin pour le très attendu pont Simone-Veil, qui reliera Bordeaux et Bègles, sur la rive gauche de la Garonne, à la ville de Floirac, sur la rive droite. Un huitième ouvrage sur le fleuve en construction depuis 2017 et dont l’inauguration est prévue pour le mois de juillet. Gigantesque, ce nouveau pont est présenté par Bordeaux Métropole comme « une prouesse d’ingénierie ».
Long de 549 mètres et large de 44 mètres, c’est un géant comparé au pont de pierre, large de 19 mètres. Une dimension qui permettra au pont Simone-Veil d’accueillir 2×2 voies pour les automobilistes mais aussi deux voies pour les transports en commun, une piste cyclable bidirectionnelle de 4 mètres ainsi qu’une grande voie piétonne d’environ 15 mètres de large. Ces travaux ont nécessité une quantité astronomique de béton rien que pour ses piles et fondations (9 400 m³) et 5 800 tonnes d’acier pour sa charpente métallique (soit 75 % du poids de la Tour Eiffel).
Les huit piles supportant le pont sont chacune supportées par quatre « tambours de batterie », tubes d’acier remplis de béton armé, 23 mètres de profondeur. Autour de ces fondations, pour assurer la tenue de l’ouvrage, un tapis de gabions a été installé pour les protéger de l’érosion du fond de Garonne. Un caisson étanche temporaire a été installé autour de chacun des 32 tubes, afin de surélever les fûts de pieux hors de l’eau. Des opérations importantes qui ont ensuite permis la pose de la charpente métallique.
Chaque section de cette charpente pèse 35 tonnes. Ils étaient poussés à l’aide d’un système de treuils, nécessitant quatre heures pour avancer les poutres de 90 mètres. Une opération répétée 24 fois afin de créer le cadre entier. Une fois celle-ci installée, une dalle de béton a complété le tout. La technique « en grattant » a permis de répartir progressivement des dalles de béton sur toute la longueur du pont, pour garantir sa stabilité et « assurer une bonne répartition des masses sur l’ensemble de la structure sans déformer la charpente »précise la métropole.
Sous cette imposante structure, une galerie traversante permet le passage « tous les câbles qui serviront au fonctionnement du pont », explique Olivier Hauquin, adjoint au service travaux d’ingénierie de Bordeaux Métropole. C’est sous le pont (la structure porteuse) que se trouvent les dispositifs de support, qui « permet à la terrasse de se dilater ou de se contracter en fonction de la température extérieure », assurant ainsi sa pérennité. Ce nouveau franchissement implique également de nouveaux revêtements routiers et donc des flux d’eaux pluviales supplémentaires à gérer, des ouvrages sont installés pour dépolluer ces eaux avant de les rejeter dans la Garonne.
Prévue depuis 2007, cette huitième traversée de la Garonne aura mis de nombreuses années à voir le jour depuis le lancement du projet en 2017, avec une interruption de deux ans en raison d’un désaccord avec le groupement chargé des travaux. Son aspect raffiné, conçu par le bureau de l’architecte néerlandais Rem Koolhaas, porte l’ambition de « repenser la fonction civique et la symbolique d’un pont du 21e siècle en revenant à l’essence des choses ». Sans fioritures, le pont sera équipé de grands bancs le long du parcours piétonnier, afin de le rendre « le premier espace public sur l’eau et sur les berges ». Le succès escompté sera-t-il au rendez-vous ? Réponse cet été.