Dans les coulisses du service de course Sram E-EDR ⋆ Vojo

C’est lors de la manche de la Coupe du Monde d’Enduro à Combloux que nous avons pu suivre Maxime Muratet sous la tente du service course Sram. Il nous a guidé afin d’en apprendre un peu plus sur son métier et ce que la structure propose aux pilotes. En XC et DH, c’est un semi-remorque et une tente gigantesque qui abritent le service course. En Enduro et E-EDR, c’est dans une structure plus petite qu’évoluent les techniciens.

Avant d’aller plus loin, il est important de préciser que le Sram Race Department est une structure « externe » qui se déplace sur les courses professionnelles et dont peuvent bénéficier toutes les équipes officiellement sponsorisées par Sram ou RockShox : « Nos principales missions se situent avant ou après la course. Dans la plupart des cas, il s’agit de maintenance, d’optimisation des suspensions ou de gestion de la cartographie moteur. »

Max est un Français au cœur d’une équipe composée d’Allemands et d’Américains. Après une formation d’électricien, il a souhaité vivre de sa passion et de la mécanique. Nous l’avons rencontré pour la première fois au sein du bureau français et du centre de service après-vente de Sram, et nous le retrouvons quelques années plus tard, au cœur du département course, voyageant dans le monde entier au service des athlètes.

Avant de parler des moteurs, on retrouve les missions « habituelles » du service course. Les freins, les transmissions et les suspensions des pilotes passent entre leurs mains. Intéressons-nous rapidement à ces dernières qui illustrent bien les besoins des sportifs : pour le pilote moyen, il est conseillé d’entretenir ses suspensions à intervalles réguliers, comme prévu par le constructeur, mais pour les sportifs, le niveau d’exigence est plus élevé.

Les contraintes et efforts rencontrés par le matériel à ce niveau de compétition (et encore plus si l’on parle de vélos à assistance électrique) sont si importants que pour conserver leurs performances optimales, les suspensions font l’objet d’une plus grande attention, de réglages plus fins et d’intervalles d’entretien plus rapprochés. Maxime nous montre sa « Vivid Box », dédiée aux pièces détachées de cet amortisseur gros volume re-présenté par Sram en version air ou coil il y a quelques mois maintenant.

Avant ou après chaque course, les mécaniciens des différentes équipes démontent leurs suspensions pour les amener au service course. En compétition, le temps est précieux, et le temps gagné en déléguant le travail sur les suspensions peut être utilisé ailleurs. C’est une aide à la performance.

La parfaite connaissance des suspensions par l’équipe du service course permet aux athlètes d’optimiser leurs réglages en fonction du terrain ou de l’épreuve. Pour accéder aux réglages les plus fins, il faut « ouvrir » les suspensions pour accéder à l’hydraulique et modifier la valve pour modifier les débits d’huile. Maxime nous l’explique plus simplement et avec un clin d’œil : « On joue avec les petites entretoises. » Encore une fois, il s’agit d’une aide à la performance pour les équipes.

Le travail sur la partie « VTT » commence avant l’entraînement et le service course s’assure que les cartographies logicielles des moteurs des athlètes sont à jour. Les coureurs ont-ils les mêmes moteurs que ceux disponibles dans le commerce ? Oui. Sont-ils utilisés de la même manière ? Non.

Pour les besoins de la course, les modes d’assistance les plus élevés sont poussés « à fond » et à la limite de la réglementation. Cela nécessite qu’avec un minimum d’effort, le pilote puisse atteindre la capacité maximale du moteur. Les notions de confort ou d’autonomie n’entrent pas en jeu, contrairement aux moteurs « commerciaux ».

On pourrait croire que ces nouvelles technologies sont très exigeantes en termes d’entretien ou de réparation. Et pourtant, on apprend qu’elles ne nécessitent que relativement peu d’attention de la part du département course une fois les éventuels codes d’erreur éliminés et le matériel intact.

Peu d’outils supplémentaires sont également nécessaires, hormis une petite boîte de test et quelques connecteurs. Si un coureur rencontre un problème interne au moteur pendant sa course, le service Sram ne pourra pas l’aider. Ils ne peuvent pas intervenir « dans le moteur » lui-même, il faudra le remplacer et l’envoyer au service compétent.

Côté batteries, il faut savoir que l’on roule avec les mêmes que les athlètes ! Elles sont identiques en tout point, et ici, le service course sert d’atelier aux athlètes lorsque les changements de batteries sont programmés pendant les courses. En spéciale, la gestion de l’autonomie n’entre pas en jeu, mais dans les liaisons, il faut savoir comprendre son moteur pour économiser de l’énergie, sinon on risque de se retrouver « à plat ». On se souvient aussi d’avoir croisé Yannick Pontal lors de l’EWS-E à Finale Ligure, course qui avait affecté le physique de tous les athlètes de la course VTTAE.

Dans l’équipe Sram, le Français Yannick Pontal (champion EWS-E en 2022) a un statut un peu particulier, puisqu’il est le principal pilote de test et de développement des produits de vélos électriques sportifs. C’est sur son vélo que nous gardons un œil particulier, à la recherche de nouveaux produits et prototypes.

Retrouvez notre article 2022, au cœur du service courses XC et DH : www.vojomag.com/worlds-2022-visite-guidee-du-camion-sram-race-support/