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dans les coulisses de l’usine des champions de France de taekwondo à Asnières

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Le club de Taekwondo d'Asnières, l'un des 916 recensés en France, compte 250 adhérents.  C’est devenu un vivier exemplaire de champions.  (JÉRÔME VAL / RADIOFRANCE)

Un fait assez rare dans le sport français : trois des quatre sélectionnés dans l’équipe de France de taekwondo sont issus du même club, à Asnières. La ville des Hauts-de-Seine est devenue en quelques années une véritable fabrique de champions dans un sport qui rapporte des médailles à la France à chaque JO.

Les petits d’à peine 4 ans avec leur kimono blanc puis les ados et adultes, les cours se succèdent dans le dojo installé dans la toute récente « Arena Teddy Riner ». Le tour du groupe d’élite arrive le soir. « C’est un groupe qui rassemble des athlètes des cadets aux seniors, résume Ekvara Kamkasoumphou, l’entraîneur et fondateur du club. Ce sont les meilleurs du club. »

Au total, ils sont une trentaine d’athlètes, âgés de 14 à 30 ans. Et tous ont vocation à devenir champions, comme Alliyah. « Nous nous entraînons tous les soirs, tous les jours, rigole la jeune femme de 16 ans, récente championne de France chez les moins de 55 kilos. Le week-end ou pendant les vacances, nous nous entraînons matin, midi et soir. D’abord vers 9 heures du matin, puis entraînement du midi et entraînement du soir. Je fais ça depuis que je suis petite. »

« C’est incroyable, je m’entraîne avec des champions du monde, ça me motive. »

Alliyah, championne de France dans la catégorie des moins de 55 kilos

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Et c’est là la particularité d’Asnières : mettre des moyens à un très haut niveau. Une ambition qui remonte à la création du club en 1995 et qui s’est accélérée en 2016. »2016 est une année particulière pour nous, se souvient Ekvara Kamkasoumphou, multiple champion de France. On s’est dit : on est à 8 ans des JO de Paris, on va identifier les générations qui auraient entre 18 et 22 ans en 2024« . Un choix gagnant : Asnières compte trois sélectionnés sur les quatre en équipe de France. Souleyman Alaphilippe (-68 kilos) est là depuis tout petit (il a commencé le taekwondo à l’âge de 4 ans). Althéa Laurin (+67 kilos), médaillée de bronze à Tokyo il y a 3 ans, arrivée très jeune de la commune d’Epinay-sur–Seine Cyrian Ravet (-58 kilos) a quitté ses parents à 16 ans pour rejoindre Asnières.

Le club, l’un des 916 recensés en France, compte 250 adhérents. C’est devenu un vivier exemplaire, selon Shannon Petit-Phar, l’une des membres historiques : «Être dans un club où l’on voit des gens qui réussissent à atteindre leurs objectifs, même à peine sélectionnés pour les Jeux, on peut se dire : moi aussi, je peux y aller. Notre entraîneur a le savoir-faire, et nous n’avons pas cela partout. »

La particularité du club de taekwondo d'Asnières : mettre des moyens à un très haut niveau.  (JÉRÔME VAL / RADIOFRANCE)

Depuis son introduction au programme olympique à Sydney en 2000, la France a toujours ramené au moins une médaille : huit au total (trois d’argent, cinq de bronze). Tout ce qui lui manque, c’est l’or. Mais être qualifié pour les Jeux et monter sur le podium n’est pas une fin en soi à Asnières. « Tous les petits là-bas en rêvent, trancher Ekvara Kamkasoumphou. En quoi cette prouesse d’avoir des qualifiés en club peut-elle leur bénéficier ? Cela a toujours été ma question. Au-delà de la médaille d’or à Paris, je veux que tout cela soit inspirant pour les jeunes.« 

Pour ces Jeux « à domicile », Asnières fait encore mieux : le club compte également un athlète qualifié pour le Mali et un autre pour la Guinée Bissau qui a été écarté de très longue date. « C’est vraiment du bon travail et j’espère que ça continuera comme ça encore longtemps, assure Ismaël Coulibaly qui était porte-drapeau du Mali lors de la cérémonie de clôture des Jeux de Rio en 2016. Le club est très structuré et nous avons beaucoup de matériel. » Le Taekwondo à Asnières a donc encore de beaux jours devant lui et dans l’esprit de certains jeunes du groupe élite, le rêve des JO de Los Angeles en 2028 ou de Brisbane en 2032 a déjà pris racine.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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