Dans les coulisses de Beem, le Tesla français du solaire

Des panneaux solaires design et performants, fabriqués en France ? C’est le pari de Beem, jeune entreprise nantaise qui bouscule les codes de l’énergie solaire. Visite guidée de son site de production avec Ralph Feghali, PDG et cofondateur.

A deux pas de Nantes, une révolution énergétique est en marche. Bienvenue chez Beem, une start-up française qui, en seulement quatre ans, s’est imposée comme un acteur de l’énergie solaire grand public en Europe. En plus du siège social situé sur l’Ile de Nantes, dans un bâtiment de 3 000 m² en banlieue nantaise, une équipe passionnée s’attèle à concrétiser une vision : rendre l’énergie solaire accessible, désirable et performante. Notre guide pour cette visite n’est autre que Ralph Feghali, PDG et co-fondateur de l’entreprise.

 » Nous sommes les seuls à avoir un panneau solaire reconnaissable, il est essentiel d’identifier nos produits au premier coup d’oeil.  » explique fièrement Ralph Feghali. Et pour cause : le motif floral qui orne les panneaux Beem est devenu leur signature, un coup de maître dans un secteur où l’esthétique était jusqu’alors reléguée au second plan.

Depuis sa première commercialisation en janvier 2021, Beem a connu une croissance exponentielle. Première année : 1 MW, deuxième année : 5 MW, aujourd’hui : 1 MW par mois « , explique Ralph Feghali.

L’usine, qui fonctionne lors de notre visite avec une seule ligne de production, dispose de «  la capacité de quadrupler la production « Une flexibilité nécessaire pour répondre à une demande qui ne cesse de croître, portée par un réseau de distribution en pleine expansion. » Nous approchons des 500 points de vente en Europe, 300 points de vente, nous avons récemment intégré Carrefour « , se réjouit le PDG.

L’expérience client au cœur de la stratégie

Si Beem se démarque par ses produits, c’est aussi par l’attention portée à l’expérience utilisateur. Lorsque vous achetez un kit, comment le rendre facile à monter ? Nous avons développé un système de gabarits avec des autocollants pour bien percer » explique Ralph Feghali. Une approche qui vise à rendre l’installation la plus simple possible, même pour les non-initiés.

Cette philosophie se reflète dans chaque aspect de l’offre Beem, depuis le déballage minutieux – « la pomme de l’énergie« , comme ils aiment se définir – à l’application qui permet de suivre sa production en temps réel. «  Les gens deviennent accros au suivi de leur consommation, ils deviennent inquiets « , constate le co-fondateur. Une stratégie qui semble porter ses fruits, créant une véritable communauté d’utilisateurs engagés.

Beem a fait un choix stratégique audacieux : se concentrer sur les domaines dans lesquels l’entreprise peut réellement créer de la valeur ajoutée. Par exemple, alors que les cellules solaires et les batteries proviennent de Chine, Beem excelle dans le design, le développement de logiciels et la création d’un écosystème complet. Nous nous intéressons à la conception, au marketing et à l’optimisation « , précise le PDG.

Les partenaires de Beem fabriquent les panneaux selon leurs spécifications, tandis que l’entreprise nantaise se charge de l’assemblage final, de la personnalisation et du contrôle qualité. Cette approche permet à Beem de se différencier par l’expérience client, l’unboxing et l’installation, l’esthétique des produits et l’intelligence de son écosystème, plutôt que par la simple production de matériel. C’est là que réside la véritable innovation de Beem : transformer des composants standards en une solution solaire unique.

Un écosystème complet en devenir

Mais Beem ne compte pas s’arrêter aux panneaux solaires. L’entreprise développe un écosystème complet, incluant des batteries de stockage et bientôt une borne de recharge bidirectionnelle pour véhicules électriques. Mon intuition est que les gens achèteront des piles, comme ils achètent des réfrigérateurs.  » prédit Ralph Feghali.

L’objectif ? Permettre aux utilisateurs de maximiser leur autonomie énergétique. Le nœud du problème : comment vais-je être le plus autonome possible ? « , résume le PDG. Un défi qui naît d’une gestion intelligente de l’énergie produite et stockée, ouvrant la voie à des innovations futures.

Avec ses 50 collaborateurs répartis entre technique, marketing et communication, Beem incarne une nouvelle génération d’entreprises françaises, qui allie innovation technologique et conscience environnementale. Leur devise ?  » Nous nous soucions, nous osons, nous recherchons l’excellence « Une philosophie qui se traduit par une approche pragmatique : » On fait beaucoup avec peu, on va à l’essentiel « , souligne Feghali.

Avec une levée de fonds de 30 millions d’euros, Beem semble avoir les moyens de ses ambitions. Reste à savoir si l’entreprise parviendra à maintenir sa croissance tout en préservant son ADN. Dans un marché solaire en plein boom, avec une offensive chinoise de grande ampleur, Beem a peut-être trouvé la formule magique pour briller durablement. Avec Ralph Feghali aux commandes, cette start-up nantaise est bien partie pour éclairer l’avenir de l’énergie solaire en France et au-delà.