Les deux députés sortants qui se représentent sous les couleurs de l’alliance LR-RN n’ont pas accepté les invitations des médias locaux pour discuter avec leurs adversaires, qui s’indignent.
Le Figaro Nice
Au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les médias locaux de la Côte d’Azur se sont rapidement mis en tenue de combat, avec l’idée d’organiser les meilleurs débats en fonction des enjeux du moment. dans les différentes circonscriptions. La première dans les Alpes-Maritimes, celle du sortant Éric Ciotti, a évidemment été populaire compte tenu du contexte explosif. Qui de BFM Nice, France 3 ou encore Belle matinée serait-il capable de le convaincre de venir ? Désillusion : Aucun d’entre eux. Le président contesté des Républicains depuis son alliance avec le Rassemblement national a refusé les invitations. Il ne débattra pas avant le premier tour, a-t-il fait savoir à la rédaction qui l’avait contacté.
Idem pour la députée sortante Christelle d’Intorni, dans la cinquième circonscription, qui a été l’une des rares à suivre le leader de la droite sur sa ligne d’unité. Face à ces refus, BFM Nice a décidé d’annuler ses émissions pour « raisons éditoriales »indique sa direction vers Figaro. « Quand un candidat important est absent, il y a un manque d’intérêt flagrant », Elle ajoute. Quant à France 3, aucun débat n’était encore prévu pour le cinquième « circo », a assuré sa rédactrice en chef. Concernant le premier, un débat aura quand même lieu, sans Éric Ciotti. Elle verra s’affronter le protégé de Christian Estrosi pour Horizons, Graig Monetti, le candidat du Nouveau Front populaire, Olivier Salerne, et la « chaîne historique » LR Virgile Vanier-Guérin. Une place restera donc vacante.
Sur son compte X, et dans une vidéo, Christelle d’Intorni s’est justifiée et a assumé sa position. « Un débat vise à confronter nos idées dans le cadre d’un échange apaisé et digne, à la hauteur des enjeux de notre pays, mais cela ne sera pas le cas », elle a expliqué. Elle a dénoncé « une campagne de caniveau faite de propos misogynes » de Christian Estrosi et de « son » candidat, Gaël Nofri (Horizons). «Je refuse de participer à cette mascarade pathétique», a-t-elle ajouté en fustigeant son adversaire. L’ancien maire de la petite ville de Rimplas a récemment porté plainte pour une campagne de SMS trompeurs.
Arcom saisi
Dans un communiqué, son adversaire s’est indigné de cette décision. « Elle ne veut pas être confrontée à la réalité : celle d’une femme isolée, candidate enchaînée au RN et ralliée à un programme économique meurtrier »a lancé Gaël Nofri, tout en expliquant avec ironie qu’il ne fallait pas s’étonner « Comme il avance masqué, il s’écarte ». L’adjoint de l’édile niçois a également dénoncé le choix éditorial des médias locaux et contacté l’Arcom, l’organisme chargé de la régulation, y voyant « un précédent extrêmement grave ». « Refuser de débattre est un déni de démocratie »a également accusé Fabrice Decoupigny, le candidat écologiste du NFP.
Graig Monetti a décidé d’écrire directement à Éric Ciotti pour contester sa position. « Après la trahison et le mensonge, il ajoute à sa liste des valeurs de lâcheté et de fuite », a fustigé cet « estrosiste » convaincu en vue de son match retour, pour lequel il n’est pas favori. Il a vu là « la décision d’un homme perdu qui n’a plus rien à dire pour Nice ».
Éric Ciotti et Christelle d’Intorni poursuivent leur campagne de terrain, en plus de quelques apparitions médiatiques pour utiliser leur temps de parole. Ils se sont rendus ensemble dans la vallée de la Roya mardi après-midi, après les inondations de la nuit. Deux débats « nationaux » sont prévus avant le vote de dimanche : l’un a eu lieu mardi soir, sur TF1, puis un autre aura lieu jeudi, sur France 2, entre Jordan Bardella, Gabriel Attal et successivement Manuel Bompard puis Olivier Faure.