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Dans l’enseignement, la perspective de trois jours d’attente en cas d’arrêt maladie ne passe pas

Depuis que le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a annoncé le 27 octobre sa volonté de durcir le système d’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires, la question le taraude : « Que ferai-je si je tombe malade ? » Alors que le gouvernement devrait introduire sa réforme par voie d’amendements au projet de loi de finances 2025 lors de la reprise des débats sur le budget à l’Assemblée nationale, mardi 5 novembre, Christel (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat), institutrice des Bouches-du-Rhône, fait ses calculs.

Au cours de l’année scolaire 2023-2024, l’enseignante de 48 ans a contracté une mononucléose infectieuse, avec laquelle elle a travaillé jusqu’à ce qu’une fièvre l’oblige à rester à la maison. « J’ai été arrêté deux jours avant les vacances, malade pendant les deux semaines de vacances scolaires, puis je suis revenu, et j’ai dû m’arrêter encore quatre jours car j’ai développé une pneumonie »explique-t-elle.

Ses deux interpellations en un mois lui ont coûté deux jours d’attente, selon le régime actuel, soit environ 150 euros. Avec trois jours d’attente par arrêt puis une indemnisation abaissée à 90 % de son salaire, comme le souhaitait le gouvernement, sa rémunération de 2 200 euros aurait été réduite de près de 400 euros. « Être malade m’aurait empêché de terminer le mois »elle a lâché, « déçu » par mesure.

Loin du « fléau » dénoncé par le gouvernement

Le projet gouvernemental, présenté comme la réponse à une « absentéisme » fonctionnaires, a révolté les organisations syndicales de la fonction publique, qui ont dénoncé à l’unanimité une mesure « scandaleux ». Chez les enseignants, qui représentent près d’un cinquième des fonctionnaires, cela fait l’effet d’une bombe. « Cela faisait longtemps que nous n’avions pas reçu autant de messages spontanés de collègues qui expriment, parfois violemment, leur colère et leur sentiment d’injustice face à cette mesure qui porte atteinte à notre sens du service public »témoigne Sophie Vénétitay, responsable du premier syndicat du secondaire, le SNES-FSU.

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Chez les professeurs, les propos ont choqué autant que la sévérité de la mesure politique. « L’absentéisme, on sait ce que c’est, on remplit des dossiers pour les élèves qui le pratiquent en séchant des cours à plusieurs reprises» s’en prend à Géraldine Duboz, professeur d’histoire-géographie dans un collège de l’Est de la France. Laisser entendre qu’un enseignant ou un fonctionnaire absent est dans le même état d’esprit est insupportable. »

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Cammile Bussière

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