Dans le Tarn, les agriculteurs échangent leurs panneaux après les avoir remis en 2023
JOEL SAGET / AFP
Cette photographie prise le 7 décembre 2023 dans l’Eure montre une pancarte retournée par des agriculteurs pour illustrer leur slogan « on marche sur la tête », initialement lancé dans le Tarn (Photo d’illustration).
FRANCE – Un sentiment de déjà-vu. Fin 2023, quelques semaines avant l’explosion de colère dans le monde agricole à travers la France, des agriculteurs du Sud-Ouest particulièrement en colère ont eu l’idée d’exprimer leur ras-le-bol et leur fatigue en retournant les panneaux routiers indiquant les entrées et sorties des communes.
D’abord perçu comme une farce, le phénomène a été largement relayé par la presse régionale puis nationale, servant de signe avant-coureur du futur bras de fer entre les agriculteurs et le gouvernement en janvier 2024.
Un an plus tard, les agriculteurs du Tarn semblent vouloir réitérer la pratique symbolisant l’expression « nous marchons sur la tête « , mais surtout le malaise de toute la profession agricole.
Comme indiqué Le Parisien Ce vendredi 20 septembre, Christophe Rieunau, co-secrétaire général de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles, a voulu relancer l’initiative dans le département du Tarn, avec une nouvelle subtilité : cette fois, les panneaux sont non seulement inversés mais aussi intervertis d’une commune à l’autre.
Le journal évoque les cas d’Albi ou de Mazamet, dont les panneaux d’entrée affichent désormais Castres ou Carmaux. De quoi légèrement dérouter les automobilistes lorsqu’ils arrivent dans ces villes.
Réclamations à faire
Pourtant, derrière cette initiative se cachent de vrais messages. Christophe Rieunau affirme en avoir deux à faire passer, à l’heure où le monde politique semble avoir une multitude d’autres problèmes à gérer, à commencer par la composition d’un gouvernement. Une composition où le futur ministre de l’Agriculture sera forcément surveillé de très près.
» La première est de dire aux responsables de ne pas se tromper dans la distribution des vaccins et des aides financières pour lutter contre la FCO (fièvre ovine) et la MHE (maladie hémorragique des ruminants).souligne d’abord le vice-président de la chambre d’agriculture du Tarn, inquiet des maladies qui continuent de décimer le cheptel du département. Le Tarn est le département où le nombre de cas augmente le plus en France » dit-il.
Plus largement, il veut provoquer un nouvel électrochoc après celui de l’hiver dernier, estimant que le monde agricole » a complètement perdu sa boussole « . » Nous ne comprenons pas quelle est la ligne d’évolution de la politique agricole, sachant que le gouvernement risque d’avoir des difficultés à agir. Nous ne voulons plus être seuls sur un chemin dont nous ne connaissons pas la destination finale. « , a également prévenu Christophe Rieunau.
S’adressant au journal, il a confié avoir été contacté par des agriculteurs d’autres départements, ce qui pourrait indiquer que le phénomène pourrait s’étendre dans les prochaines semaines.
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