« On s’était complètement trompé sur ce monsieur » : le vice-président du Rassemblement national (RN), Louis Aliot, a justifié dimanche 23 juin le « réhabilitation » de Joseph Martin, candidat aux élections législatives dans le Morbihan qui s’est vu retirer son soutien au parti après la remontée d’un de ses anciens tweets par le journal Libérer.
Mercredi, le RN a réagi après la publication de l’article du quotidien qui avait repéré un tweet du 22 octobre 2018 (supprimé depuis) dans lequel Joseph Martin avait écrit : « Le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah. » Ne pouvant retirer la candidature de M. Martin, le parti a fait savoir qu’il n’avait pas « plus de soutien du Rassemblement national » : « Il est suspendu et sera convoqué pour exclusion. »
Joseph Martin s’est défendu le lendemain, assurant à l’Agence France-Presse (AFP) que son message n’avait aucun caractère antisémite, bien au contraire. Selon lui, ce tweet était une réaction à la mort, survenue la veille, du personnage d’extrême droite Robert Faurisson, qui niait l’existence du génocide juif par les nazis et l’existence des chambres à gaz. M. Martin pensait à l’époque que le décès était lié à une fuite de gaz, explique-t-il.
Un message « sorti de son contexte »
« Mon tweet était pour défendre les Juifs contre toutes les idées que cet homme avait vomi »il a dit à l’AFP, « une forme de respect envers toutes les victimes de la Shoah et tous les juifs martyrisés partout ». Le retraité a déploré que ce message ait été, selon lui, « sorti de son contexte ». « Mon honneur est porté atteinte. Ma famille est blessée »dit-il en dénonçant « une cabale nationale contre (lui) ».
» C’est Libérer qui a utilisé un tweet controversé sur cette personne », Louis Aliot a à son tour déclaré dimanche, alors qu’il était l’invité de France Inter, France Télévisions et Monde pour l’émission «Questions politiques». « En regardant tous ses tweets, ce n’est pas du tout ce qu’il voulait dire. Il a fait des tweets contre la collaboration, contre le maréchal Pétain»a déclaré le maire RN de Perpignan, précisant que le candidat avait été « réhabilité » après une réunion du « commission des conflits ».
« Une commission des conflits s’est réunie vendredi et après avoir étudié ce cas, il a été considéré que le propos n’était pas antisémite. C’est bien réinvesti”a confirmé une source au sein du RN à l’AFP.