Dans le monde, trois EPR en exploitation et des commandes toujours en cours
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Dans le monde, trois EPR en exploitation et des commandes toujours en cours

Dans le monde, trois EPR en exploitation et des commandes toujours en cours
Dans la salle des machines liée à l'OL3, le dernier des trois réacteurs de la centrale nucléaire d'Olkiluoto (Finlande), le 2 mai 2023.

Lorsqu’il sera raccordé au réseau électrique français – d’ici l’été, si tout se passe comme prévu cette fois-ci – le réacteur numéro 3 de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) deviendra le quatrième EPR (Réacteur Pressurisé Européen) en service dans le monde. Trente-cinq ans après la naissance du « projet EPR », en 1989, dans le cadre de la coopération franco-allemande, et près de vingt ans après le lancement d’un premier projet en Finlande en 2005, ces modèles de réacteurs européens à eau sous pression peuvent encore se compte sur les doigts d’une main.

Les deux EPR de la centrale de Taishan, située dans la province chinoise du Guangdong, ont été les premiers à être mis en service, en 2018 et 2019, avec cinq ans de retard. Construits par EDF et le chinois CGN, ils ont nécessité neuf années de travaux. L’EPR d’Olkiluoto, construit par le consortium Areva-Siemens sur une île du sud-ouest de la Finlande, est opérationnel depuis 2022 : le projet, prévu pour durer quatre ans, aura finalement traîné plus de seize ans, et les coûts ont grimpé en flèche, passant de 3 milliards à 11 milliards d’euros. La dérive est du même ordre à Flamanville, où la durée du chantier a été multipliée par quatre et les coûts par cinq.

Aujourd’hui, seuls deux autres EPR sont en construction. Le projet Hinkley Point C, dans le sud-ouest de l’Angleterre, a démarré en 2018 et connaît des revers similaires. EDF, qui porte le projet, annonce désormais que le réacteur numéro 1 sera mis en service au mieux en 2029, voire en 2031 – plutôt qu’en 2025 comme prévu initialement. « Ce nombre de trois EPR en service dans le monde est faible par rapport aux ambitions du projet industriel, estime Yves Marignac, membre du groupe permanent d’experts sur les équipements sous pression nucléaires et porte-parole de l’association négaWatt. L’idée était que Flamanville soit la vitrine de l’EPR au niveau national et mondial et que cela déclenche des commandes, mais sur ce point la filière a échoué. »

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Comment se déroule le démarrage de l’EPR de Flamanville, qui vient de démarrer ?

Même si un certain nombre de pays ont manifesté leur intérêt pour le nucléaire, afin de décarboner leur système énergétique, de nouvelles commandes fermes d’EPR sont toujours attendues. En 2022, le gouvernement britannique a donné son feu vert à la construction de deux réacteurs similaires à ceux d’Hinkley Point C sur le site de Sizewell C, dans l’est de l’Angleterre, et il a annoncé, début 2024, qu’il en injecterait un supplémentaire. 1,5 milliard d’euros dans le projet, porté par EDF. Mais pour voir le jour, cette usine doit encore trouver de nouveaux financements. Une décision finale d’investissement n’est pas attendue avant la fin de l’année.

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