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Dans le Massif Central, le rapport de force s’inverse entre Pogacar et Vingegaard

Jonas Vingegaard célèbre son franchissement de la ligne d'arrivée devant Tadej Pogacar, lors de la onzième étape du Tour de France entre Evaux-les-Bains (Creuse) et Le Lioran (Cantal), le 10 juillet 2024.

Pour lire le Tour de France comme un livre ouvert, il faut se concentrer sur les mots de Remco Evenepoel, qui remplit la fonction d’une torche enflammée. Et en déduire aussitôt le contraire. Que prévoyait l’actuel deuxième du classement général, attaquant généreux mais souvent intempestif, aux abords du Massif Central et d’une étape non moins centrale dans le duel entre Tadej Pogacar et le Belge ? Que ses adversaires n’ont pas eu le temps de se réjouir. « des balles »une référence à l’étape sauvage mais sans histoire de dimanche sur les chemins de galets blancs autour de Troyes, dans l’Aube. Ou que « Le Tour de France se jouera(il) dans les Pyrénées « . C’est-à-dire que rien de notable ne se produirait dans le 11et étape disputée, mercredi 10 juillet, entre Evaux-les-Bains (Creuse) et la station du Lioran (Cantal).

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A l’inverse, c’est une étape décisive qui a explosé dans les montées minées du massif d’Auvergne, et l’un des premiers retournements qui a eu lieu dans ce 111et édition de la Grande Boucle. Non seulement les deux favoris se sont détachés du reste du peloton pour une bataille au coude à coude très acharnée, mais pour la première fois depuis le départ de Florence (Italie) le 29 juin, le Danois Jonas Vingegaard ne subit plus le joug du Slovène Tadej Pogacar. Le premier remporte l’étape au sprint à deux et gagne une deuxième place au classement général. Le second conserve son maillot jaune mais, pour la première fois depuis le Tour de France 2023, il retrouve – ou retrouve – un adversaire de sa trempe.

Sur la ligne d’arrivée, les deux adversaires lancent leurs vélos comme des sprinteurs, et se propulsent derrière, comme des petits parachutes. Jonas Vingegaard, qui avait lancé l’effort trois cents mètres plus loin, l’emporte d’une demi-roue. « Honnêtement, j’ai essayé de bloquer (Tadej Pogacar) « J’ai mis le pied sur un côté des barrières pour qu’il ne passe pas. Je me suis dit : allez, on n’est pas loin, je vais lancer mon sprint. Je m’attendais à ce qu’il me dépasse. »

La confiance change de camp

L’arrivée est serrée, le classement reste inchangé, comme dimanche sur l’étape où le Belge Remco Evenepoel regrettait la passivité de ses rivaux et, pourtant, la dynamique de ce Tour de France vient de changer, quasiment à mi-course. Il y a d’abord eu cette tentative avortée de Tadej Pogacar, au Puy Mary, à 31 kilomètres de l’arrivée. Le maillot jaune s’efforçait de reproduire sa stratégie victorieuse au col du Galibier (Savoie), la semaine dernière. Une offensive dans le dernier kilomètre en montée, après que ses équipiers eurent sapé les jambes et le moral de la concurrence, puis une descente enflammée sur une route mouillée.

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Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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