Dans le Maine-et-Loire, VoltR se positionne sur le reconditionnement des batteries lithium
Alban Régnier a fait une percée en voyant un stagiaire de sa première entreprise récupérer les batteries MacBook destinées au recyclage. « Il m’a expliqué qu’il électrifiait son scooter avec »raconte le jeune président de VoltR, âgé de 32 ans. Le diplômé de l’école de commerce d’Angers a depuis pris ses distances avec Okamac, qu’il avait fondée en 2011, à l’âge de 19 ans.
Aujourd’hui, l’entreprise est le leader français du reconditionnement d’ordinateurs Apple, emploie 110 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros (+ 40 % sur un an). Néanmoins, M. Regnier compte se consacrer au développement de sa dernière entreprise, VoltR, qu’il a lancée avec trois associés, également trentenaires, en décembre 2022.
Leur ambition est de se positionner sur le créneau du reconditionnement des batteries au lithium, alors que 94 % des batteries utilisées en France proviennent de l’étranger, et notamment de Chine. Le désordre actuel est édifiant, les batteries étant généralement changées alors qu’elles affichent encore 80 % de leur capacité restante.
Sur les 4 000 m2 que VoltR loue à la région Pays de la Loire, la trentaine de salariés démontent les batteries que l’entreprise reçoit, vérifient l’état des cellules grâce à l’intelligence artificielle et les reconditionnent en fonction des besoins des clients. Une quarantaine utilise déjà les services VoltR, parmi lesquels Leroy Merlin, Scania, Somfy et Famoco (terminaux de paiement).
« Tous les voyants sont au vert »
L’entrepreneur angevin y voit une opportunité à saisir. « Quand une batterie n’est plus assez efficace pour alimenter un ordinateur, elle peut encore être utilisée pour une perceuse, un vélo électrique, un terminal bancaire ou une brosse à dents ». Il cite le cas d’un de ses clients, concepteur d’éclairage extérieur : « Il a acheté ses batteries en Chine. Nous en vendons désormais des reconditionnés, moins chers et avec une plus grande autonomie. » Économiquement, le filon est rentable, car VoltR ne paie que 10 à 20 % des batteries qu’il récupère. La majorité d’entre eux lui sont soit donnés, soit financés par des entreprises qui souhaitent s’en débarrasser.
L’intérêt suscité par cette jeune entreprise s’est matérialisé par une première levée de fonds qui a dépassé les attentes des partenaires : 4 millions d’euros, fin 2023. Ils visent désormais bien plus loin et leur ambition, à travers un nouveau tour de table annoncé lundi 29 avril. , pour automatiser leur production et ouvrir quatre sites de reconditionnement en Europe d’ici 2030.
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