Dans le Doubs, une exposition met en lumière l’univers sauvage du photographe animalier Vincent Munier
À Arc-et-Senans, la Saline Royale expose 70 photos grand format de Vincent Munier, récompensé par le César du meilleur documentaire 2022.
Publié
Temps de lecture : 2 minutes
Léopard des neiges, loup blanc ou encore ours polaire. Dans l’espace si caractéristique de la Saline Royale d’Arc-et-Senans, l’exposition intitulée À l’affût transporte le visiteur dans un monde sauvage que Vincent Munier immortalise depuis près de 30 ans.
« C’était le soir au crépuscule, le soleil s’était couché. Il (un cerf) vient se reposer juste après ses cris dans cette brèche et il me fait face avec ce bois qui est juste magnifique », se souvient avec émotion Vincent Munier en découvrant le format immense, trois mètres sur cinq, qui met en valeur sa photo.
Trois salles exposent le travail du photographe. La première emmène le visiteur des Vosges natales de Vincent Munier jusqu’au bout du monde.
« C’est un enfant vosgien. Il part dans la forêt de Chamagne à 12 ans et prend sa première photo. Petit à petit, il élargit ses horizons. Il part au Pérou, en Afrique car il veut photographier le loup d’Ethiopie. qui meurt d’envie d’arriver peu à peu à son terrain de prédilection qu’est le grand blanc », rapporte Isabelle Sallé, commissaire de l’exposition.
Fils de naturaliste, Vincent Munier a effectivement trouvé sa vocation très jeune. Après le lycée, il part dans les forêts des pays de l’Est où il photographie des ours, des lynx et même des loups. En 1999, il publie son premier livre, Le ballet des gruesle fruit de son voyage en Scandinavie.
Après de nombreux petits boulots et encouragé par le concours BBC Wildelife Photographer of the Year, qu’il remporte trois fois, il décide, en 2000, de se consacrer entièrement à la photographie animalière.
La deuxième salle de l’exposition est consacrée aux photos qui l’ont fait connaître. Nous suivons les traces du loup arctique. En 2013, Vincent Munier passe un mois seul sur l’île gelée d’Ellesmere. Une solitude brisée par une rencontre qui a marqué sa carrière : une meute de neuf loups. « À un moment donné, ils ont commencé à partir en file indienne. J’ai ensuite imité l’animal blessé. Ils sont revenus et ont chargé à nouveau. J’ai pu à nouveau prendre des photos », Vincent Munier le raconte au public venu l’écouter lors d’une rencontre organisée dans le cadre de l’exposition. Ces photos seront publiées dans son livre Arctique (2015).
Autre prédateur rarement immortalisé qui fera sa réputation internationale, le léopard des neiges. Une fabuleuse rencontre sur les hauts plateaux tibétains qui fera l’objet de deux livres et d’un film récompensés par un César.
Chaque cliché est le résultat d’une longue attente dans une nature hostile mais Vincent Munier garde intacte sa passion. « Je reste éternellement émerveillé, un éternel gamin qui construit encore des cabanes, se fondant dans l’environnement pour capturer tous ces instants (…). C’est vraiment des émotions très fortes lorsqu’on se retrouve face à une bête sauvage qu’on attend depuis très longtemps. Il y a quelque chose d’extrêmement grisant. » il témoigne.
Et ces face-à-face entre l’animal et le photographe, le visiteur est invité à les revivre dans les 3e salle d’exposition. Les photos choisies montrent l’animal face à l’objectif, le regard fixe. « J’essaie d’émouvoir les gens avec la beauté (…). Nous ne sommes pas seuls à habiter ce monde alors soyons vigilants et attentifs aux autres. explique Vincent Meunier qui, à travers son travail, milite pour la protection de la faune sauvage.
Exposition « A l’affût » – Salines Royales, Grande Rue, Arc-et-Senans (Doubs) – Jusqu’au 9 mars 2025