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Dans le Donbass, la ténacité des soldats malgré les attaques continues de drones russes

Capitaine « Sid », commandant adjoint du 1euh bataillon du 5e brigade d’assaut, ne cache pas, sans jamais perdre le sourire, les difficultés rencontrées par ses combattants depuis la nouvelle montée en puissance de l’armée russe dans le Donbass. « Le ciel est saturé de drones, de jour comme de nuit. Ce n’est plus une guerre de tranchées. Maintenant, nous sommes complètement enterrés et ne sortons des abris que pour combattre en cas d’assaut russe, » raconte l’officier ukrainien, identifié par son nom de guerre, comme d’autres interlocuteurs interrogés. Les rotations ne sont effectuées que par deux hommes à la fois. Les mouvements sont devenus impossibles. »

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A proximité du front de Tchassiv Yar, avec le 5e brigade d’assaut, ou face à celle d’Avdiïvka, avec la 24e brigade aéroportée, en cette première semaine de mai, le constat est identique : au-delà de ses conquêtes de Bakhmout en 2023 et d’Avdiïvka cette année, l’armée russe a obstinément repris l’initiative. Un constat que les autorités ukrainiennes, qui déplorent le rythme beaucoup trop lent des livraisons d’armes en provenance des pays alliés, n’ont cessé de marteler ces derniers mois, rompant avec les efforts de communication traditionnels destinés à maintenir le moral du pays.

Le fantassin « Pilot » revient de cinq jours sur la ligne de front. « La position est mieux protégée qu’avant »explique-t-il en faisant référence au fait que les forces ukrainiennes n’avaient pratiquement pas, avant cette année, fortifié leurs lignes de défense, contrairement à une armée russe connue pour construire de véritables fortifications enterrées. « En fait, la chose la plus dangereuse, plus que d’être là et de se battre là-bas, c’est d’y aller et d’y revenir. Le pilote continue. Les attaques à la roquette et aux drones sont incessantes. »

« Tchétchène », rebaptisé « à cause de la barbe et de la peau foncée, sans origine caucasienne », précise le militaire, lui aussi revenu de six jours de combat. Guerrier très expérimenté, il n’était pas impressionné par la pression militaire russe autour de Chassiv Yar. « La situation est plus ou moins habituelle. Leurs drones nous lancent des objets et nous gardons le cap… »

« A l’avant, ils s’adaptent »

Sid décrit les Tchétchènes comme« l’un des meilleurs combattants du 1euh bataillon ». Le soldat dit  » partage(r) (s)nous expérimentons avec les nouvelles recrues ». Le capitaine admet que par rapport aux volontaires d’il y a deux ans, « il n’y a plus beaucoup de gens très motivés » au sein de la société ukrainienne. Selon lui, « Certains arrivent sans confiance dans le commandement », craignant d’être sacrifiés pour un village du Donbass dont ils n’ont jamais entendu parler. Mais il prétend pouvoir « Faites-en des combattants en deux ou trois semaines ».

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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