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Dans le Blayais, siège du parti d’extrême droite, « les gens s’en fichent »

La plupart louchent, ne voyant pas de quoi nous parlons. Ou prenez le temps de rattraper les wagons. L’affaire des emplois fictifs du Rassemblement national (RN) ? Vaguement au courant, Georgette, sympathisante RN de 74 ans, lâche : « Il y a des affaires dans tous les partis. Donc je pense que les gens s’en moquent. Et peut-être que ce qu’ils ont fait n’est pas mal… »

Le procès des assistants parlementaires européens du RN, qui s’ouvre ce lundi 30 septembre pour deux mois à Paris, est loin de déchaîner les passions ici, à Saint-André-de-Cubzac. Une commune du Blayais située à 30 minutes de Bordeaux et conquise par le parti de la flamme lors des dernières élections législatives.

Mais l’affaire met Marine le Pen et 26 autres élus et membres du parti (eurodéputés, collaborateurs et collaborateurs du parti) sur la sellette, après neuf ans d’enquête. Le futur candidat à la présidentielle risque cinq ans d’inéligibilité pour détournement de fonds européens au profit du RN. Le préjudice est estimé à 7 millions d’euros.

Un soutien sans faille

A Saint-André, beaucoup n’ont d’yeux que pour leur chérie locale, Edwige Diaz, élue députée RN au premier tour des dernières législatives avec 46,42 % des suffrages. « Une femme charmante », raconte Bruno, 75 ans, qui l’a récemment croisée au marché. « J’ai son numéro personnel », se vante Claudie, 65 ans, vendeuse d’huîtres. Cette étoile montante du parti d’extrême droite a réussi à y ancrer le mouvement qui conquiert depuis des années ce secteur semi-rural. Les abstentionnistes sont également nombreux (près de 36%) et ils fuient dès qu’on évoque l’élection.

Les électeurs RN rencontrés par 20 minutes avoir une confiance aveugle dans le parti, porte-drapeau de la préférence nationale. Catherine, 61 ans, qui vide les poubelles et nettoie la rue, balai à la main, ne se sent pas trop concernée par le procès à venir et estime que les élus du parti qu’elle soutient « n’ont plus qu’à faire le tri entre eux ». Sur l’affaire, elle sait surtout que cela n’affectera pas ses soutiens et qu’elle votera RN aux prochaines élections, n’aimant « ni la droite ni la gauche ». C’est le cas de tous les électeurs que nous avons rencontrés : aucun n’envisage de le faire. voter pour un autre parti, même en cas de condamnation.

Un procès politique contre la montée de Marine le Pen ?

Et d’abord, ces poursuites contre le RN ne seraient-elles pas l’œuvre d’opposants politiques ? L’enquête sur cette affaire par les parlementaires européens a débuté en mars 2015 après une plainte du président du Parlement européen de l’époque, le socialiste Martin Schulz, rappelant la députée Edwige Diaz à 20 minutes. « La plainte a été adressée à Madame Taubira (alors garde des Sceaux). On voit bien que c’est un procès politique», se réjouit-elle. Adossé aux murs de sa résidence pour fumer une cigarette, Anthony, 28 ans, qui soutient le RN depuis qu’il est en âge de voter, apporte de l’eau à son moulin. Si les prévenus sont disculpés, cela attestera clairement de la thèse selon laquelle « c’était pour leur nuire ».

« Cette inéligibilité de Marine le Pen est le rêve le plus fou de nos opposants qui craignent de l’affronter à la présidentielle », réagit d’emblée Edwige Diaz. Je ne pense pas qu’elle sera condamnée et si elle l’est, il y a une question de timing ; Cela ne l’empêcherait pas automatiquement de se présenter à la présidence. » La députée studieuse étaye son propos avec un récent sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio et Le Figaro Magazine, dans lequel Marine Le Pen recueille entre 34 et 35 % des intentions de vote à la prochaine présidentielle.

Des électeurs « désensibilisés mais pas démobilisés »

Loin d’être déstabilisée par cette affaire, Edwige Diaz constate sereinement : « Cela fait des années qu’on essaie de nous diaboliser avec ce procès, et ça n’a pas du tout empêché la progression du RN. » Elle cite pour preuve une analyse des votes législatifs livrée dans une note de Harris Interactive, datée du 12 septembre. Cela montre que le vote RN est de plus en plus un vote d’adhésion au programme. Exit le vote « contre », le vote de la colère, le parti à la flamme a donc franchi un cap décisif ? Implicitement, nous comprenons Eh bien le message délivré par Edwige Diaz : la France est prête pour Marine le Pen en 2027.

Anthony, de son côté, relativise le poids de la fille de Jean-Marie le Pen, en première ligne du procès qui s’ouvre ce lundi : « ce serait un coup dur pour mon moral si elle était condamnée mais en tout cas, c’est Jordan Bardella l’avenir du parti. Claudie ne voit pas les choses de la même façon ; cela le dérangerait vraiment si le leader d’extrême droite ne pouvait pas se présenter. Car il y a une urgence : « ce gouvernement doit s’en aller ».

Après neuf ans d’enquête sur cette affaire, le député estime qu’il est logique que les électeurs soient « désensibilisés » sans être « démobilisés » pour défendre leur parti. Et Edwige Diaz a été la première, elle qui n’a pas perdu du terrain une minute, garantissant qu’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale pourrait avoir lieu d’ici un an. Elle rappelle que Marine Le Pen aborde la séquence avec beaucoup de sérénité et que les électeurs RN l’ont sûrement ressenti. « D’accord, allez », conclut Claudie, vraiment pas inquiète. J’ai un lapin à faire frire, je vous le laisse. »

Cammile Bussière

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