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dans la région de Kharkiv, les Ukrainiens fuient sous les bombes russes

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Une Ukrainienne de 81 ans, Raisa, évacuée de la ville de Vovchansk, arrive à un point d'évacuation dans la région de Kharkiv, le 12 mai 2024. (ROMAN PILIPEY / AFP)

La Russie a lancé une offensive terrestre surprise dans la région de Kharkiv où se déroulent d’intenses combats. Plus de 4 000 personnes ont dû être évacuées.

Vovchansk est une ville fantôme. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, une patrouille de police s’engouffre à toute vitesse dans une ville en ruine dans l’espoir d’évacuer les derniers habitants. «Rencontrez-vous dans les lieux publicstonne le policier face caméra, portant un casque et un gilet pare-balles. Les patrouilles viendront vous chercher. Nous évacuons !

« Des batailles défensives et des combats acharnés se poursuivent sur une grande partie de notre frontière. », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Kiev décrit une situation particulièrement difficile dans le nord-est du pays, dans la région de Kharkiv, où les combats se sont poursuivis tout au long du week-end après le début d’une offensive surprise russe vendredi.

« L’occupant tente de prendre pied dans certains de ces domaines, ou simplement de s’en servir pour progresser. La situation à la périphérie de Vovchansk est extrêmement difficile. La ville est sous le feu constant des Russes, nos soldats mènent des contre-attaques et nous faisons tout pour aider les habitants. Il est très important que chacun fasse de son mieux en ce moment pour aider.« , a souligné Volodymyr Zelensky, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

« Les gens se retrouvent désormais sans abri »

Dans la ville de Kharkiv, l’aide humanitaire s’organise ; Elena*, une habitante de Vovchansk, a réussi à quitter la ville par ses propres moyens. Désorientée, elle ne sait pas comment elle a réussi à s’enfuir. « Ils bombardent. Ils sont tombés sur nous tous, vous savez, ces drones, en larguant des bombes. Un voisin a été tué. Il courait dans la rue, les drones sont tombés sur lui, ses jambes ont été arrachées au niveau de la taille. J’ai couru sous les buissons, le drone est tombé, mais il a raté ou a percuté plus loin dans la rue.

« Ce qui se passe à Vovchansk est un enferdécrit Victor Emelianenko*, directeur d’une organisation humanitaire à Kharkiv appelée « La Ville de la bonté ». Je n’ai pas d’autres mots, car les gens se retrouvent désormais sans abri. Vovchansk est déjà sous occupation. Mais ce n’était rien comparé à ça. « 

En 2022, les habitants fuient une première fois puis le territoire est reconquis. Beaucoup étaient revenus, certains avec leurs enfants. « Les gens se cachent dans les sous-sols, c’est très difficile de les faire sortirexplique Victor Emelianenko. La ville est rayée de la carte. C’est une petite ville, ce n’est pas Marioupol, ce n’est pas Bakhmut. Je pense que dans deux ou trois jours, Vovchansk cessera d’exister en tant que ville. »

Sur une population de 17 000 habitants avant la guerre, il ne resterait lundi matin, selon les autorités, que quelques centaines de personnes à évacuer. Dans son discours de dimanche, Volodymyr Zelensky a exhorté les Ukrainiens à continuer de résister et à se méfier de la propagande russe. Des informations circulaient selon lesquelles le gouverneur de Kharkiv avait déserté les lieux. Faux, a-t-il répondu dans la soirée, avant de conclure : «Ne laissons pas l’ennemi exploiter la peur« .

*Témoignages recueillis à distance depuis Kyiv

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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