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Dans la grande distribution, des métiers appelés à évoluer… voire à disparaître ?

Dans la grande distribution, des métiers appelés à évoluer… voire à disparaître ?

Un an plus tard l’annonce d’un plan social chez Casinola cour d’appel de Paris doit examiner, et très certainement valider aujourd’hui, le plan de sauvetage du distributeur stéphanois, qui prévoit la restructuration d’une dette abyssale et la vente de 288 magasins. Par ailleurs, la nouvelle direction de Casino présentera demain sa stratégie pour les années à venir. Auchan, de son côté, a annoncé il y a une semaine la suppression de plus de 2.300 postes.

Question du jour

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En termes d’effectifs, il est difficile d’avoir des chiffres précis sur le nombre d’emplois du secteur, car la grande distribution regroupe des entreprises alimentaires et non alimentaires. Mais la Fédération du commerce et de la distribution évoque aujourd’hui environ 750 000 salariés, alors que la plateforme Horizons Commerce (mise en place par cette même Fédération, le ministère du Travail et les syndicats) parle d’un peu plus de 670 000 salariés. Si les représentants de la profession parlent de chiffres stables, les services CFDT estiment, de leur côté, que les différents plans sociaux de ces dernières années ont conduit à la suppression d’environ 20 000 postes.

Si l’on regarde ensuite l’évolution par type d’emplois, ceux de la logistique et du libre-service sont en augmentation depuis 8 ans, selon l’Insee, tandis que le nombre d’emplois commerciaux est en baisse, qu’il s’agisse de vendeurs ou de caissiers. Chez Auchan par exemple, des emplois vont être supprimés dans les fonctions supports, c’est-à-dire au siège, ainsi qu’en magasin, chez les vendeurs d’électroménager, puisque la direction explique vouloir se recentrer sur les métiers de la bouche, en boulangerie, poissonniers ou bouchers. Ce sont les métiers qui recrutent en ce moment. Des postes difficiles à pourvoir, car la grande distribution attire moins, reconnaît un acteur du secteur.

Un secteur moins attractif, avec des conditions de travail changeantes

Les conditions de travail varient selon les marques. Historiquement, il y a d’un côté des grands groupes qui fonctionnent en système « intégré » comme Auchan, Carrefour, Casino, et de l’autre des réseaux indépendants comme Leclerc, Intermarché ou Système U. Quand le plan social à Casino et la vente des magasins était annoncée, les syndicats s’inquiétaient pour les salariés qui devraient changer d’enseigne, c’est-à-dire aller travailler par exemple dans un Intermarché, géré par un indépendant, aux conditions sociales moins favorables.

La franchise est de plus en plus plébiscitée par les groupes de distribution, notamment le leasing, qui consiste en un groupe confiant la gestion de ses magasins, et donc la masse salariale, à des indépendants, ce qui permet de conserver des parts de marché. C’est ainsi que Carrefour a séparé plus de 23 000 salariés depuis 2017tout en gardant ses supermarchés. Selon la CFDT, qui a également assigné le groupe en justice à ce sujet, un salarié perd en moyenne 2 300 euros de salaire par an lorsqu’il passe sous la franchise.

Avec des caisses automatiques (coûteuses), des collaborateurs plus polyvalents

S’il est encore une fois difficile d’affirmer qu’ils remplacent massivement les caissiers, le nombre de caissiers a en tout cas diminué d’environ 14 % entre 2016 et 2020, selon l’Insee. Ce qui est sûr, c’est que le métier d’hôtesse de caisse évolue, remplacé par des « équipiers en magasin » censés être polyvalents, amenés notamment à aider ou à surveiller les clients qui scannent leurs propres articles ou qui savent travailler avec d’autres. plages horaires.

Des caisses automatiques qui sont également très coûteuses pour les supermarchés. La « démarque invisible », c’est-à-dire les pertes liées aux vols notamment, s’élèvent à plus de 135 millions d’euros pour l’année 2023, selon la CFDT.

En conclusion, plus qu’une hémorragie des emplois dans la grande distribution, qui pourtant rationalise à tout prix, c’est plutôt la nature de ces emplois qui change : plus polyvalents, et souvent, de moins en moins bien payés.

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