Enquête
Article réservé aux abonnés
Parmi les centaines d’héritiers du conglomérat multimilliardaire, les plus jeunes peinent à trouver leur place au sein de l’empire familial, quand ils n’en sont pas simplement éjectés, comme Alexandre Mulliez, ancien vice-président d’Auchan Retail France. Une vaste « réorganisation actionnariale » a été lancée l’été dernier pour y remédier.
Comment quitter la scène à seulement 35 ans ? « Auchan, c’est fini ! » C’est ainsi qu’Alexandre Mulliez, petit-fils du patriarche Gérard, fondateur de l’enseigne de grande distribution, a annoncé la nouvelle dans un post sur son compte LinkedIn, fin avril 2022. Onze mois seulement après son arrivée comme vice-président. présidence du fleuron Auchan Retail France, rideau. Les collaborateurs du groupe ont mis fin à son mandat et l’ont expulsé. Ou plutôt « l’a remercié », comme on l’euphémise dans le jargon. « Cette décision a suscité beaucoup de surprise et d’incompréhension au sein de ma famille et surtout au sein de l’entreprise, notamment au niveau opérationnel qui a soutenu à 100% mon projet », poursuit le jeune entrepreneur. Pour lui, c’était à la fois la fin d’un rêve, celle d’une vie, et celle de son « projet » commencé en janvier 2021 et résumé dans un slogan aux accents footballistiques qui semble brisé : « Une équipe. »
Lorsqu’on évoque avec lui cet épisode, l’héritier apparaît quelque peu insaisissable, comme tiraillé entre deux mondes. Il n’est certainement pas impliqué dans l’Association familiale Mulliez (AFM), la structure qui regroupe les centaines d’héritiers du groupe et gère toutes les marques du conglomérat multimilliardaire, sous le feu des projecteurs après les révélations de Libérer, qui garantit que