Critique
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Le cinéaste réalise un film old school au scénario improbable, avec un juge Nicholas Hoult en proie à un dilemme moral.
Pendant des siècles, il a été le héros du crépuscule à la fin de sa course, rassemblant sans cesse les cendres froides de sa propre dispersion pour se remodeler en une stature de force invaincue. Clint Eastwood doit cependant encore composer avec les dures lois de la biologie humaine et les quelques images qui ont fuité lors du tournage de ce film. Juré n°2, où il ne joue pas, montrent un homme de 94 ans légèrement voûté, prolongeant l’effet déjà déstabilisant de sa performance de cow-boy momifié dans Pleurer macho en 2021. En Juré n°2, La caméra d’Eastwood semble fascinée par la jeunesse presque fade et lumineuse de son personnage principal, Justin Kemp, incarné par l’acteur britannique Nicholas Hoult, figure notamment de la saga « X-Men », où il est Henry « Hank » McCoy. Kemp, selon un postulat de scénario à la fois improbable mais qu’il faut accepter si l’on décide de suivre le film jusqu’au bout de sa logique, est un citoyen ordinaire appelé comme juré dans un procès pour féminicide impliquant le compagnon de la victime, accusé de l’avoir battue à mort et jetée au fond d’un ravin, en contrebas d’une route. Le couple a eu une violente dispute dans un bar, des témoins ont vu la jeune fille, ivre, partir à pied et son amie la suivre. Kemp apparaît soudainement devant l’exposition du salon