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Dans « Cult », le défi de Marie Colomb était d’incarner Loana sans tomber dans l’imitation

Dans « Cult », le défi de Marie Colomb était d’incarner Loana sans tomber dans l’imitation

SÉRIE TV – Mêmes cheveux blond platine, mêmes pantalons taille basse et crop top en crochet… Si Loana Petrucciani n’a certainement jamais eu les dents du bonheur, la ressemblance avec Marie Colomb, qui incarne la célèbre star du petit écran dans Culte – fiction événement en six épisodes en ligne ce vendredi dans les coulisses de Histoire du loft -, est frappant, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

Disponible depuis vendredi 18 octobre sur Prime Vidéo, cette comédie en six épisodes remonte aux origines du programme culte de M6 sur fond de manipulations et de coups bas, un peu comme Irréel, brillante série américaine sur le côté infernal d’une émission de téléréalité sur les rencontres. Moins de drame.

Nous sommes ici au tournant des années 2000, et Grand frère bat des records outre-Manche. A Paris, on sent la mine d’or. Une poignée de jeunes producteurs avides de public (et d’argent) espèrent importer ce format, symbole de modernité à leurs yeux. Les patrons des grandes chaînes sont plus réticents, voire carrément hostiles.

Malgré la rébellion, un diffuseur relève le défi. Première victoire de la petite équipe, certes. Mais à quel prix ? Raphaël et Isabelle (la diabolique Anaïde Rozam dans cette héroïne inspirée d’Alexia Laroche-Joubert) ont quatre mois pour lancer le show, construire les studios, soulever la mayonnaise dans l’opinion et surtout, élaborer un casting digne des meilleures sitcoms.

La bonne amie gay, la petite bourgeoise, la taquine et bien sûr, la bimbo au cœur tendre, Loana. Dans Culteelle est plus grande que nature. Le mimétisme de son actrice s’étend à la façon dont elle parle et bouge.  » C’était important d’aller vers une certaine ressemblance”explique à HuffPost son interprète, l’actrice Marie Colomb. Avant d’ajouter : « Le piège dans lequel nous pouvions tomber était de ne recourir qu’à l’imitation. »

L’actrice de 29 ans, vue notamment dans les films Comme Bestas, La Voie Royale Et Le magnétismepoursuite des entretiens avec Loana, fouillés dans les archives de Grenier et la première autobiographie de la star, Miettepour se préparer au rôle. Publié après son sacre devant 7 millions de Français, le livre mettait en lumière les violences commises par son père lorsqu’elle était enfant.

Marie Colomb : « J’étais Loana »

 » C’était important de mettre tout mon cœur dans les scènes, et d’être tout le temps dans le on et hors, c’est à dire de réfléchir à la ressemblance tout en vivant l’instant présent. », poursuit Marie Colomb. Loana a vu son casting, elle le sait. Les deux femmes n’ont en revanche pas eu l’occasion de se rencontrer.  » Ça va arriver », assure l’actrice.

Marie Colomb avait 6 ans en 2001. Trop jeune donc pour pouvoir regarder Histoire du loftà l’époque. Mais une amie lui a récemment rappelé qu’ils s’étaient amusés à parodier le spectacle dans la cour de récréation.  » Et j’étais Loana »nous avoue celui qui, plus tard, regardera volontiers le Académie des étoiles Ou Histoire secrète.  » Cela fait partie de ma construction d’adolescent », concède-t-elle.

Qu’on ait ou non suivi assidûment ce qu’elle considère être » les débuts de l’exploitation de la vie privée « , vu ou même simplement entendu parler de « la scène à la piscine », personne n’a pu échapper à Loana, ni aux séquelles de son post-Histoire du loftcomposé entre autres de violences conjugales, de tentatives de suicide et d’addictions.

 » C’est un peu notre Marilyn Monroe françaiseestime son interprète. Il y a des similitudes dans notre façon étroite de voir les choses. » Marie Colomb déplore la vision binaire qu’on a du personnage : « Soit c’est la bimbo sans cervelle. Ce qui est faux. Même si cela ne veut rien dire, elle avait un QI de 150 lorsqu’elle est entrée dans le jeu. Soit on parle d’elle comme de la mauvaise mère qui a abandonné son enfant. »

Mission : réhabiliter Loana

Originaire d’un milieu populaire, l’ancienne danseuse de go-go en boîte de nuit s’est battue bec et ongles pour récupérer la garde de sa fille placée à la DDASS, contrairement à ce qu’affirmaient alors les tabloïds.  » Nous ne montrons jamais le courage de cette femme pour s’en sortir. On ne voit jamais sa force », abonde Marie Colomb, selon qui la série pourrait réhabiliter l’héroïne au destin brisé.

Ses créateurs, Nicolas Slomka et Matthieu Rumani, ont collaboré à l’écriture avec Loana. Ils disent dans les notes de production qu’ils voulaient lui redonner la parole et montrer comment la jeune femme, utilisée par la production et par sa propre famille (sa mère aurait vendu des photos exclusives de sa fille et de son bébé à Paris-Match), a tenté de reprendre le contrôle de son image.

Dans quelle mesure ne l’utilisent-ils plus ? Dans quelle mesure la mise en scène des mêmes événements tragiques qui ont défrayé la chronique vingt ans plus tôt ne remet-elle pas une pièce de monnaie dans la machine ?  » j’avais peur de ça », avoue Marie Colomb. La lecture du scénario a suffi à la convaincre.  » Il n’y a pas de voyeurismeajoute-t-elle. Tout a été mis en place pour une bonne raison, sans sensationnalisme. » Histoire du loftc’est fini ?

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