Ça y est, c’est payant. À la fin de la semaine dernière, les propriétaires ont payé le taxe foncière 2024considérée comme moins « douloureuse » cette année après une hausse relativement importante en 2023. Mais à y regarder de plus près, sur une période plus large, les contribuables sont confrontés à un constat : entre 2018 et 2023, les montants de la taxe foncière ont augmenté en moyenne de 20 %, et de 32,9% depuis 2013, comme l’indique un rapport récemment publié. L’observatoire de la taxe foncière, qui dépend duSyndicat National des Propriétaires Immobiliers (UNPI), s’est appuyé sur les données gouvernementales de la période 2013-2023 pour établir ces chiffres. Et en 2023, le taux moyen de la taxe foncière atteint 40,36%, dépassant pour la première fois la barre des 40%.
« Traitement fiscal injuste »
Les raisons de cette envolée sont multiples. Le rapport mentionne évidemment « la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales », ce qui a poussé de nombreuses communes à augmenter les prélèvements fonciers, ainsi que « la multiplication des taxes supplémentaires ». Consultez votre avis : intercommunalité, taxes spéciales, taxes sur les ordures ménagères, taxe Gemapi (taxe de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations). Mais pour l’observatoire de la taxe foncière, l’augmentation est principalement due à l’augmentation des valeurs locatives, qui servent de base au calcul de la taxe foncière. La valeur locative établie correspond au niveau de loyer annuel théorique si un bien était loué, et son montant est réévalué chaque année pour suivre l’inflation.
En 2022, ces valeurs locatives cadastrales n’avaient augmenté que de 0,2 %. En 2023, cette hausse atteint +7,1%. En 2024, il est de 3,9 %. Mais entre 2018 et 2023, ils ont augmenté de 14,8 % en moyenne et représentent les trois quarts de la hausse des taxes foncières sur cette période. Pour la période 2013-2023, ils représentent les deux tiers de la hausse des taxes foncières. Trop, beaucoup trop selon l’UNPI pour qui cette hausse de près de 33 % de la taxe foncière en dix ans, à comparer à une inflation de 19 % et une hausse de 7,7 % de l’indice des loyers résidentiels de l’Insee, constitue « traitement fiscal injuste ».