Angoulême se prépare à accueillir l’édition 52ᵉ de la FIBD, du 30 janvier au 2 février. Si la programmation promet d’être très prometteuse, le contexte est lourd: la critique pleut dans la direction, dans le fond des accusations de sexe et de base violence sexuelle.
Publié le 29 janvier 2025 à 13h00
Mis à jour le 29 janvier 2025 à 16h48
jeLya quelque chose de pourri au Festival Angoulême. Certes, la démonstration est connue pour son accès à la fièvre, ses coups de sang et le tempérament explosif de certains de ses participants, mais cette année, la crise est plus grave. À la suite de l’enquête menée par nos sœurs de Magazine humanité Lucie Sern et Élisabeth Fleury, les critiques pleuvent sur la direction actuelle du festival de bandes dessinées et en particulier sur son délégué général, Franck Bondoux.
« Gestion brutale, burn-out, opacité des arrangements financiers, représailles vis-à-vis des journalistes, confusion des intérêts publics et privés, népotisme … » Le communiqué de presse publié par l’Union of Alternative Publishers (SEA) – qui rassemble une cinquantaine de petites maisons d’édition, notamment Cornélius, l’Association, 2024, ici et là, le marteau ou les requins MISMA – n’est pas clair, et dénonce « Pratiques incompatibles avec la diversité de la création que le festival a entrepris pour défendre ». Une situation a rapporté pendant des années, mais sans beaucoup d’effet sur les institutions locales et nationales qui subventionnent néanmoins la manifestation.
L’affaire Chloé, un clic
Idem jusque-là du côté des professionnels qui gémissaient, mais qui, Willy -nilly, a avalé la pilule au nom du meilleur intérêt de l’événement. Mais lorsque la coupe est pleine, elle peut à tout moment déborder. Nous pensions que ce serait le cas lors de la dernière conférence de presse du festival, où le choix d’une chaîne de hamburgers (rapide) en tant que partenaire majeur – un message fort pour les autorités locales engagés contre la malbouffe a été annoncée! -, mais ce n’était pas suffisant. Le clic est l’affaire Chloé. Ex-responsable de la communication du festival, la jeune femme (dont le prénom a été modifié) affirme dans les colonnes de Magazine humanité Ayant été drogué et violé par l’un de ses collègues lors de la dernière édition. Quand elle ouvre sa hiérarchie, en particulier à Franck Bondoux, sa parole est interrogée. Arrestée pendant quelques jours par la médecine du travail, elle est à son retour convoqué, puis rejetée à la session de détention pour « Comportement incompatible avec l’image de l’entreprise » ! Directement impliqué, Compagnie 9e Art + qui gère le festival dit qu’il est victime d’une campagne de presse et réfute toutes ces accusations « Avec la plus grande fermeté ».
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Une attitude qui, cette fois, ne passe pas. Le collectif #MeToo BD monte à la niche et dénonce « Des faits qui illustrent une fois de plus le non-charge par le fibd de la question de la violence sexuelle et sexuelle basée sur le genre … Cette affaire démontre une fois de plus que le désir de profit dépasse la sécurité des minorités et des victimes d’agression et que ces questions sont lié ». Même le groupe de bandes dessinées de l’Union nationale de l’édition (SNE), qui représente les grands éditeurs, est émergé de sa réserve habituelle. Son président, Benoit Pollet, a dit La croix qu’il voulait « Toute la lumière est rendue par la justice sur les faits signalés qui sont très graves et inquiétants » et mentionné « Un climat dégradé ». Dans le processus, un événement en ligne réunissant des auteurs, des auteurs et de divers acteurs de la profession a été mis en place et continue de croître. S’il s’agit de soutenir Chloé, ce mouvement, qui rassemble notamment les contributions de Lisa Mandel, de Jean-Christophe Menu et de Florence Cestac, appelle clairement un départ immédiat de Franck Bondoux et de la non-repens sa société la gestion du festival Angoulême. Un souhait fort mais pieux, car la propriété du festival appartient toujours à l’association qui l’a fondé il y a un demi-siècle et son président Delphine Groux, un soutien inébranlable (et inexplicable) à la société 9e Art +.
Le fait demeure que le ressentiment des sourds qui couve depuis des années contre la personnalité et les méthodes de l’homme d’affaires de Franck Bondoux, son écart total avec la bande dessinée, est maintenant exprimé sans retenue et qu’il sera nécessaire d’écouter cette colère très rapidement. Difficile à tenir lorsqu’une profession entière vous rejette … le délégué général sauvera sa tête grâce au silence et à l’inertie des potentiels locaux, terrifiés à l’idée de perdre leur jouet? Ou deviendra-t-il définitivement peu fréquent, avec tant d’impopularité soudainement exposée à tout le monde? Pas facile pour certains partenaires concernés par leur image, comme France Inter et France TV, pour apparaître avec Iznogoud… à moins que le public, Qui devra payer 60 euros pour un laissez-passer de quatre jours cette année – 25% de plus qu’en 2024 – finit également par bouder un événement qui, s’il vend toujours des rêves, s’éloigne chaque année un peu plus d’esprit de ses fondateurs .
Le programme 52e édition
Même si les nouvelles ont tendance à le cacher cette année, le millésime 2025 promet d’être très prometteur. La programmation rarement n’a pas été aussi ouverte à ce qui est fait dans les bulles à l’extérieur de l’espace franco-belgien. Comme d’habitude depuis quelques années, le manga a la part du lion avec trois invités: Makoto Yukimura, l’auteur de Saga de VinlandKamome Shirahama (L’atelier de l’assistant) Et Gou Tanabe qui, depuis vingt ans, a adapté les romans et les nouvelles de HP Lovecraft. Les bandes dessinées seront également sous les projecteurs avec en particulier la présence de John Romita Jr., le Grand Prix de l’année écoulée et l’exquise de l’auteur britannique Posy Simmonds qui complète le tableau. Tous feront des apparitions publiques à l’occasion des conférences ou animeront Master Class. Tout le monde aura une exposition dédiée, à l’exception de Romita Jr, dont le travail sera néanmoins visible dans une installation collective consacrée à Superman. La bande dessinée franco-belgienne sauve l’honneur de « Les Herbes Folles », une exposition consacrée au récipiendaire du prix Goscinny, la scénariste Julie Birmant (Picasso, Dalí, Isadora Duncan). Et les jeunes visiteurs pourront se perdre dans « The Comic Strips Its Tales », une voie transversale dans le monde des contes tirés.
Une histoire de bandes dessinées dans 140 albums
Ligne claire, bandes dessinées, manga … Dans sept listes de vingt livres chacune, nos spécialistes BD ont relevé le défi impossible pour résumer l’histoire des bandes dessinées. Une sélection à trouver tandis que le festival Angoulême a lieu du 30 janvier au 2 février.