Danielle Arbid sur la situation au Liban, et Marie Vingtras, lauréate du Prix Fnac 2024
Dans Tout Public du mardi 24 septembre 2024, la situation au Liban vue par la cinéaste franco-libanaise Danielle Arbid, la sortie en salles du nouveau film de Francis Ford Coppolla, et la lauréate du prix Fnac 2024 Marie Vingtras pour son livre « Les âmes folles ».
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La cinéaste franco-libanaise Danielle Arbid, qui a quitté Beyrouth à 17 ans pour étudier à Paris et dont les films ont été projetés dans de nombreux festivals de cinéma à travers le monde, réagit aux récents événements qui touchent son pays d’origine et au conflit croissant avec Israël.
Le réalisateur souligne la responsabilité historique d’Israël dans la création du Hezbollah, le gouvernement israélien s’appuyant sur une politique qui « J’ai toujours voulu avoir affaire aux plus radicaux. » Cette stratégie nous permet de ne plus voir l’autre comme « civilisé »dit-elle. Danielle Arbid n’exonère pas non plus le Hezbollah, qu’elle décrit comme « fardeau (qui pèse) sur le Liban« , qui faisait censurer ses propres œuvres et celles de ses amis artistes, et qui les tuait ou les torturait même.
« L’État libanais est une coquille vide »
Danielle Arbidfranceinfo
Un conflit dont personne ne voit aucune perspective d’apaisement, ce qui afflige le réalisateur : «Quels sont-ils? (les Israéliens) « Que veux-tu à long terme ? » elle demande.
La femme qui devait rendre visite à ses proches au Liban partage leur impuissance face au drame dont ils sont victimes : « Ils me disent qu’ils sont impuissants et effrayés, et je leur souhaite tout le courage nécessaire pour les jours à venir. »
Dans son nouveau film extraordinaire MégalopoleCoppolla livre à la fois une fable politique et un péplum futuriste dans un New York rétro-futuriste. Un film avec lequel le réalisateur a pris des risques, puisque c’est avec sa propre fortune qu’il l’a financé. « Comme je le dis dans mon film, quand on saute dans l’inconnu, on prouve qu’on est libre. »défend la légende du cinéma américain. Une manière pour le cinéaste d’exprimer pleinement sa créativité, face à une industrie hollywoodienne de plus en plus réticente à soutenir des projets qui sortent des normes. Un film présenté au printemps en compétition au Festival de Cannes, et qui sortira en salles le mercredi 25 septembre 2024.
Côté littérature, le premier prix littéraire de la rentrée a été décerné à Marie Vingtras, lauréate du Prix Fnac 2024, pour son roman Les âmes féroces. Une histoire qui se déroule de l’autre côté de l’Atlantique, une terre qui inspire beaucoup l’auteur, où « On y trouve le plus beau, le plus fascinant et le plus terrifiant à la fois. C’est presque une dystopie en soi. »elle croit.
« C’est une Amérique fictive. Ce n’est pas un roman américain. C’est une histoire de l’Amérique écrite par une Française. »
Marie Vingtrasfranceinfo
Si l’histoire débute par la mort mystérieuse d’une jeune fille dans une petite ville américaine fictive, sur laquelle enquête un shérif, il ne faut pas y voir un roman policier. Dans son roman, Marie Vingtras a souhaité explorer l’ambivalence humaine, et non se concentrer sur la résolution du meurtre de la jeune fille.
Sylvie Couvert, libraire et ambassadrice du Prix Fnac, revient sur un roman qui a séduit le jury, « d’une grande qualité littéraire, accessible et populaire. »
Un roman qui a fait l’unanimité auprès d’un jury de 800 lecteurs et qui, nous l’espérons, rencontrera un succès similaire auprès du reste du public !
Grb2