Daniel Géraud, maire de Cabannes (Ariège) : « Beille devient désormais un fer de lance »

La nouvelle Beille sera inaugurée ce vendredi 3 février 2023. Maire de la commune de Cabannes (Ariège) depuis 2008, Daniel Géraud évoque l’apport considérable de ce site pour le territoire. Il est l’invité de la semaine de La Dépêche du Midi.
Que représente le nouveau plateau de Beille pour la commune des Cabannes ?
La Haute Ariège vit essentiellement du tourisme. Et le quartier des Cabannes ne fait pas exception. Beille devient aujourd’hui un fer de lance d’un tourisme vivant. Certains ont peut-être dit que le projet était un peu trop grandiose. Mais je préfère un projet grandiose que pas de projet du tout. Cela contribue à rendre le territoire attractif.
Nous vous suivons…
Le plateau de Beille est notre emblème. De plus, l’en-tête de la mairie est « Pays de Beille, mairie de Cabannes ». Si nous l’avons fait, c’est parce que nous sommes conscients que Beille est un nom connu dans tout le pays, ne serait-ce qu’avec le Tour de France. C’est une carte postale.
Les travaux se sont étalés sur près de deux ans. Quelle est votre opinion à ce sujet?
Ils se sont terminés dans un délai plus que raisonnable. C’est quand même quelque chose d’exceptionnel, surtout quand on regarde l’investissement. Et puis, reconstruire à 1 800 mètres, ce n’est pas la même chose qu’à 400 mètres, tout le monde le sait. L’architecture en harmonie avec la montagne, la toiture entièrement végétalisée… Tout cela donne un résultat agréable qui, je l’espère, apportera ce que l’on attend de ce nouveau bâtiment.
Qu’attendez-vous?
Il doit rendre la station nordique beaucoup plus attractive. Elle doit devenir la première des Pyrénées, on vient à Beille pour s’oxygéner corps et esprit.
L’arrivée de nombreux élus, et notamment celle de la présidente de la région Occitanie Carole Delga, peut-elle offrir un coup de projecteur sur le village ?
L’arrivée du président est déjà un événement en soi. Le fait que tous les élus et personnes qualifiées l’accompagnent est une bonne chose. Il donnera un véritable coup d’envoi à ce que doit devenir la station de Beille.
Quelles sont les retombées pour Les Cabannes ?
Les Cabannes est l’une des plus petites communes de France (87 hectares). Nous avons 340 habitants, mais aussi 18 commerces, ce qui est considérable. Ces derniers génèrent environ 70 emplois directs. A côté de cela, nous avons deux centres de vacances sur la commune – dont l’Oustalous qui vient d’être rénové -, un camping appartenant à la commune, ainsi que des gîtes privés. En tout, il y en a plus de 700. Sans Beille, on n’aurait pas tout ça. C’est la preuve que le tourisme est une véritable industrie. De plus, Beille va nous obliger à chercher des partenaires pour remettre au goût du jour le deuxième centre de vacances, afin de développer une activité économique ici, au pied du plateau.
Ce nouveau site peut-il générer des emplois supplémentaires ?
Cela débouchera peut-être sur quelques emplois directs supplémentaires. Mais elle aura surtout un impact sur la vie économique du Piémont et donc sur les emplois indirects. S’il y a plus de visiteurs, les centres de vacances vont se remplir et les commerces vont travailler plus fort. En conjuguant nos efforts et en profitant de ce qu’est Beille, il y aura des répercussions.
Qu’en est-il des promotions ?
Je crois que nous avons quand même pris une direction pour que Beille rayonne sur tout le territoire d’Occitanie. Et même plus, puisque nous avons des gens qui viennent de Bretagne ou de Normandie. Nous avons toujours un point faible dans le bassin parisien, même si nous avons la chance d’avoir une liaison ferroviaire quotidienne avec la gare de Paris Austerlitz. Après, sur la communication autour du plateau, on n’en est qu’au début. Il faut se donner les moyens de communiquer mieux et plus, en ciblant les communes du territoire.
Dans quelle mesure la politique locale s’appuie-t-elle sur Beille et le tourisme ?
Il y a plus de quinze ans, nous avons mené une grande réflexion sur le territoire entourant Les Cabannes. Il s’agissait de savoir ce qu’on allait faire de Beille, de nos villages. Ainsi, nous avons rénové tout ce qui pouvait être fait avec les moyens financiers dont nous disposions (place des Platanes, mairie, poste, office de tourisme, etc.) et des commerces développés. Le village est transformé.