Le député Renaissance, ancien ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées du gouvernement Borne I, a été mis en examen ce jeudi 16 mai pour tentative de viol après la plainte d’une femme. Il a été placé sous le statut de témoin assisté pour des accusations émanant de deux autres femmes.
L’ancien ministre Damien Abad, accusé de violences sexuelles par trois femmes, a été mis en examen ce jeudi 16 mai à Paris pour tentative de viol en 2010 sur l’une d’elles. Dans un communiqué transmis à l’AFP, l’homme politique a assuré qu’il n’avait pas « sans aucun doute » c’est le sien « innocence » serait « confirmé à la fin » enquêtes. Selon lui, le choix de la justice de le placer sous le statut plus favorable de témoin assisté pour deux autres femmes, qui l’accusent de les avoir violées en 2010 et 2011. « démontre le caractère infondé des accusations ».
Le député Renaissance a été entendu en juin 2023 en garde à vue, sans qu’aucune procédure ne soit engagée. Un mois plus tôt, l’ancien ministre de la Solidarité, de l’Autonomie et des Personnes handicapées du gouvernement Borne I avait affirmé « souhaitent être entendus par les tribunaux comme tout autre citoyen », a ensuite vu son immunité parlementaire levée par le bureau de l’Assemblée nationale. Une enquête préliminaire a été ouverte après le dépôt, fin juin 2022, d’une plainte pour tentative de viol, qu’il a qualifiée de « calomnie ». Deux autres plaintes ont également été déposées.
Trois témoignages
Cette mise en examen s’inscrit dans le cadre de l’information judiciaire le visant depuis le 21 juin 2023, pour des soupçons de viol et tentative de viol. L’affaire éclate au printemps 2022, lorsque Médiapart avait publié les témoignages de deux femmes, Chloé (pseudonyme) et Margaux, accusant Damien Abad de viol, respectivement en 2010 et 2011. Avant de s’exprimer dans la presse, la première avait indiqué avoir fait un signalement anonyme à l’Observatoire. de violences sexistes et sexuelles en politique, le second ayant vu sa plainte classée sans suite par le parquet de Paris en 2017.
Leur discours dans Médiapart avait incité une troisième femme, une élue centriste surnommée Laëtitia, à témoigner à son tour, puis à porter plainte pour tentative de viol. Laëtitia accuse notamment Damien Abad d’avoir tenté de la violer lors d’une soirée organisée à son domicile à Paris, en 2010. Sa plainte a donné lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Les investigations ont alors été confiées à deux juges d’instruction, et les trois femmes se sont constituées parties civiles dans cette affaire. Abad a été mis en examen pour les faits dénoncés par Laëtitia. « Les accusations portées par mon client depuis le début sont concordantes et recoupées par des témoignages concordants, cette mise en examen attendue est logique »a réagi Me Mario Stasi, son avocat.
L’ancienne chef de file des députés LR a été nommée en mai 2022 ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Le lendemain de sa nomination, Médiapart a relayé les accusations de viol portées contre lui. Il a quitté l’exécutif début juillet 2022 lors du remaniement.