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Le prix de l’électricité s’effondre sur le marché de gros, mais pourquoi nous la payons toujours aussi cher ?

Illustration : Getty.

Le prix de gros de l’électricité est revenu à des niveaux comparables à ceux d’avant la crise énergétique. Pour autant, le prix payé par le consommateur n’a pas baissé, bien au contraire depuis qu’une majoration de 10 % a été appliquée au tarif réglementé de vente (TRV) au 1er février 2024. Alors pourquoi une telle décorrélation entre le prix du gros de l’électricité et celui du prix payé par les utilisateurs ?

La facture d’électricité des Français est en constante augmentation depuis deux ans avec les augmentations successives du tarif réglementé de vente (TRV). Entre février 2022 et février 2024, il a connu une augmentation totale de près de 40 %. De quoi perturber sérieusement la trésorerie des ménages et des petits professionnels. Depuis quelques temps, on entend parler de baisse des prix sur le marché de gros de l’électricité, sans que le consommateur final ne voie sa facture diminuer.

En effet, après avoir subi de fortes hausses en 2021 et 2022 en raison de la baisse de la production nucléaire et hydraulique et de l’envolée des prix du gaz consécutive à la guerre en Ukraine, le prix de gros de l’électricité connaît enfin une courbe descendante pour revenir à des niveaux similaires à ceux de l’électricité. ceux d’avant la crise. Selon l’organisme Ember, en France, le prix de gros moyen était de 76,66 euros/mégawattheure (MWh) contre 132,28 euros/MWh en janvier 2023 et 211,58 euros/MWh en janvier 2022. Il était de 59,47 euros/MWh en janvier. 2021.

Distinction entre les marchés de gros et de détail de l’électricité

Si le prix de gros de l’électricité baisse, pourquoi payons-nous toujours plus nos factures ? Il faut tout d’abord distinguer le marché de gros de l’électricité sur lequel les producteurs vendent de l’électricité aux fournisseurs. Les échanges se font à différentes échéances : soit à très court terme, dans le cadre de produits spot avec des livraisons le jour même ou le lendemain, soit à plus long terme, dans le cadre de produits forward avec des livraisons dans plusieurs semaines, mois, trimestres, voire années. Le prix est ensuite négocié au moment de la conclusion du contrat. Quand on dit que le prix de gros de l’électricité a baissé, on parle du marché spot, à court terme.

Toutefois, cette baisse des prix sur le marché de gros à court terme ne se répercute pas directement sur le prix payé par le consommateur final. Et c’est tant mieux, car cela signifierait que le tarif de l’électricité payé par l’usager serait soumis à des variations quotidiennes des prix, ce qui rendrait difficile la compréhension des factures et les exposerait à des tarifs tantôt nuls, tantôt extrêmement bas. étudiants. Sur le marché de détail, un contrat est signé entre le fournisseur et son client pour la livraison d’électricité. Le prix du kilowattheure (kWh) est alors fixé sur la base du TRV ou librement déterminé par le fournisseur, pour les offres de marché. Le montant de la TRV est fixé par les pouvoirs publics, après avis de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Il peut être modifié deux fois par an, en février et août.

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Le prix réglementé de vente de l’électricité continue d’augmenter malgré une baisse des prix de gros

En février dernier, le TRV a augmenté de près de 10 % alors même que les prix spot de l’électricité étaient en baisse. En réalité, lors de sa consultation, la CRE a proposé de maintenir un niveau de prix stable : +0,18 % HT pour les clients résidentiels et -3,55 % HT pour les professionnels soumis au tarif bleu. Mais les pouvoirs publics ont décidé d’augmenter les taxes (l’ancienne taxe intérieure sur la consommation finale de l’électricité (TICFE) désormais appelée accise). Pendant la crise, le montant des accises a en effet été réduit de 1 euro/MWh dans le cadre du bouclier tarifaire. Il est désormais de 21 euros/MWh. La hausse des taxes explique donc pourquoi le prix du kWh n’a pas baissé sur nos factures. Mais peut-on imaginer une réduction dans les prochaines échéances ? Mauvaise nouvelle : le gouvernement a déjà prévenu qu’une nouvelle hausse des accises interviendrait en février 2025, pour revenir à son niveau d’avant crise (32,44 euros/MWh).

Au-delà du montant des taxes, le prix du TRV est également affecté par le prix du marché de gros à long terme. Cependant, les acteurs de ce marché se sont montrés très prudents dans la fixation des prix des livraisons longue distance, compte tenu de la crise énergétique qui a marqué les esprits. Le gestionnaire du réseau RTE avait alerté sur la situation en précisant que la hausse des prix à terme sur le marché français «intègre, depuis le deuxième trimestre 2022, une prime de risque décorrélée aux fondamentaux économiques qui sous-tendent les marchés de l’électricité« . Pour RTE, cela se traduit par « une forte aversion au risque des parties prenantes et une couverture contre des scénarios de risques extrêmes qui paraissaient pourtant très improbables« . Heureusement, cette prime de risque a progressivement disparu fin 2022 avant de réapparaître brièvement au printemps et à l’été 2023 et de disparaître à nouveau depuis la fin de l’été 2023.

Enfin, il faut rappeler que les consommateurs sont libres de choisir leur fournisseur d’énergie. Et s’il était difficile de trouver des offres intéressantes pendant la crise, la situation s’est améliorée ces derniers mois. Il peut donc être utile de comparer les offres et d’examiner celles proposées par des fournisseurs alternatifs, qui proposent souvent des rabais par rapport au prix du TRV.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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