Dacia Spring paie le prix fort du « Made in China »

Les mesures mises en place pour contrecarrer l’arrivée des voitures électriques fabriquées en Chine ont fait une victime collatérale. Petit modèle à succès (150.000 ventes en Europe depuis 2021, dont la moitié en France), la Dacia Spring fabriquée à Shiyan (province du Hubei, dans le centre du pays) n’est pas passée entre les mailles du filet. Déjà privé du bonus écologique de 4.000 euros depuis début 2024, le modèle conçu par la filiale roumaine de Renault devra aussi supporter une hausse de ses droits de douane, portés de 10% à 31%.

Le coup double intervient alors que Dacia s’apprête à lancer une version largement retravaillée de ce véhicule présenté comme l’électrique le moins cher. Malgré cette coûteuse mise à niveau, il va devoir lutter face à la concurrence toujours plus forte des petites « wattures » européennes abordables (la nouvelle Citroën ë-C3 ou les futures Fiat Grande Panda et Volkswagen ID.2).

Après avoir baissé son prix catalogue de 2.800 euros pour compenser une partie de la perte du bonus écologique, la Spring sera commercialisée en octobre dans sa nouvelle version, à partir de 18.900 euros. En 2021, lors de son lancement, son prix était fixé à environ 12.500 euros après prise en compte des différentes subventions.

Destiné aux trajets courts

Pour faire bonne impression, la petite Dacia a soigné sa présentation extérieure, plus accueillante (ce qui n’a pas été très difficile), et s’est modernisée, avec l’installation d’un tableau de bord numérique, d’un écran central de dix pouces, d’un nouveau volant enfin réglable en hauteur et l’arrivée de matériaux moins austères. Un « frunk », Un petit coffre situé sous le capot avant a même été aménagé.

Ce véhicule, clairement conçu pour les trajets courts (les utilisateurs, dont la moitié vit en zone rurale, parcourent en moyenne 37 km par jour), est équipé d’une batterie NMC (nickel-manganèse-cobalt) de 26,8 kilowattheures (kWh) pour une autonomie de 225 km. Son moteur développe l’équivalent de 65 chevaux et ne consomme en moyenne que 13,5 kWh aux 100 km, du fait notamment du poids maîtrisé de la voiture, un peu moins d’une tonne. En revanche, sa suspension à grand débattement ne masque pas la relative rusticité des liaisons au sol.

Dérivée de la Kwid, modèle thermique conçu par Renault au milieu des années 2010 pour l’Inde, le Brésil et la Chine, la Spring électrique fabriquée dans le cadre d’une joint-venture avec Dongfeng a été présentée comme une « opportunité industrielle » à son lancement. Aujourd’hui, c’est devenu un caillou dans la chaussure de Dacia.

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