Cyberattaques contre l’Europe, pertes militaires russes et rôle de la Chine
Avez-vous manqué les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes fait le point pour vous tous les soirs à 19h30. Entre les déclarations fortes, l’avancée du front et les résultats des combats, voici l’essentiel de la journée.
Le fait du jour
Les gouvernements allemand et tchèque ont accusé vendredi un groupe de hackers russes contrôlés par Moscou d’une récente campagne de cyberattaques dans leur pays, un « comportement malveillant » auquel l’UE a promis une réponse ferme. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine en février 2022, les pays occidentaux sont en état d’alerte face aux risques d’attaques informatiques massives et d’opérations de désinformation orchestrées par la Russie.
La dernière en date, révélée conjointement par Berlin et Prague, est attribuée au groupe APT28 « qui est dirigé par les services de renseignement russes », a déclaré vendredi la chef de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock. « En d’autres termes, il s’agit d’une cyberattaque soutenue par la Russie contre l’Allemagne et elle est absolument intolérable et inacceptable », a déclaré le ministre.
Le gouvernement allemand a annoncé dans la matinée la convocation du chargé d’affaires de l’ambassade de Russie, « pour faire comprendre au gouvernement russe que nous n’acceptons pas ces actions ». « Nous utiliserons toute une série de mesures pour dissuader et répondre au comportement agressif de la Russie », a prévenu le ministère des Affaires étrangères.
La diplomatie américaine a également condamné ce vendredi les cyberattaques visant plusieurs pays européens et en a imputé la responsabilité à la Russie. Ce dernier a jugé les accusations « infondées ».
La déclaration d’aujourd’hui
» Pourquoi tout ça? Cela peut se résumer en deux mots : pour rien »
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a estimé les pertes militaires russes à « 500 000 dont 150 000 morts » lors d’un entretien publié vendredi dans l’édition européenne du journal russe indépendant Novaya Gazeta.
Cette estimation des pertes russes est légèrement inférieure à celle présentée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky en février dernier, lorsqu’il faisait état de la mort de 180 000 soldats ennemis. La Grande-Bretagne, de son côté, estimait fin avril qu’environ 450 000 Russes avaient été tués ou blessés en Ukraine. Moscou n’a divulgué aucune information sur le nombre de morts et de blessés parmi ses troupes depuis septembre 2022, date à laquelle un bilan de près de 6.000 tués avait été communiqué.
Côté ukrainien, fin février, le président Zelensky faisait état de 31 000 soldats morts. Toutefois, selon de nombreuses sources de sécurité occidentales, les pertes militaires ukrainiennes sont largement sous-estimées.
Le numéro du jour
Trois. C’est le nombre de civils morts dans la région de Donetsk après des tirs de l’armée russe. « Deux personnes ont été blessées, deux autres ont été tuées » dans la matinée à la suite d’un bombardement sur la ville ukrainienne de Kourakhove, a indiqué le chef de l’administration militaire de Kourakhove. Un troisième civil est mort le même jour dans la ville de Tchassiv Yar, selon Le monde.
La Russie a multiplié ces dernières semaines les bombardements en zones urbaines, notamment pour détruire des infrastructures essentielles et endommager le réseau électrique et ferroviaire, tuant de nombreux civils, notamment dans l’est du pays. Moscou cherche également à s’emparer de Chassiv Yar, ce qui pourrait ouvrir la voie à la prise de villes plus importantes dans la région de Donetsk.
La tendance
En phase avec les autres pays européens, la France fera pression sur Xi Jinping, en visite en Europe à partir de dimanche, pour qu’il use de son influence sur la Russie pour contribuer à une résolution de la guerre en Ukraine. Mais l’espoir est mince.
C’était déjà « la priorité revendiquée et officielle » d’Emmanuel Macron lors de sa visite en Chine il y a un an, rappelle Marc Julienne, directeur du centre Asie de l’Institut français des relations internationales (Ifri). « L’idée était de convaincre la Chine de (…) faire entendre raison à Vladimir Poutine. C’était voué à l’échec. » « La France et l’Union européenne attendent de lui qu’il use de son influence sur la Russie, mais Xi Jinping n’a rien à proposer sur l’Ukraine », renchérit un ancien diplomate européen. « Sur l’Ukraine, la Chine n’a rien fait », constate Marc Julienne, sauf proposer en février 2023 un texte en 12 points pour « la recherche d’un règlement politique de la crise ukrainienne » qui a fait long feu.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
La Chine proclame sa neutralité et n’a jamais condamné l’invasion russe de l’Ukraine. Elle est cependant accusée par Washington d’apporter une aide cruciale à la Russie, dont elle est, selon le secrétaire d’Etat Antony Blinken, « le premier fournisseur de machines-outils, de microélectronique, de semi-conducteurs explosifs indispensables à la fabrication de missiles ». et des munitions, ainsi que d’autres composants à double usage que Moscou utilise pour renforcer son industrie de défense. Pékin rejette ces accusations.