Cyberattaque, fermetures de magasins… La marque de prêt-à-porter Pimkie placée en procédure de sauvegarde
Engagée dans un plan de transformation depuis février 2023 et sa cession par la famille Mulliez au consortium Pimkinvest, elle souhaite, via cette procédure, « poursuivre (son) processus de réorganisation dans les meilleures conditions ».
Pimkie toujours en zone de turbulence. Un peu plus d’un an après avoir été revendue par la famille Mulliez à un consortium dont faisait partie Lee Cooper, la marque emblématique de prêt-à-porter a été placée lundi à sa demande en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Lille, a appris l’AFP. Le Figaro ce mercredi. « L’entreprise souhaite pouvoir négocier la résiliation de certains baux ou encore des conditions contractuelles liées à la logistique et à l’énergie »explique Pimkie, « afin de poursuivre (son) processus de réorganisation dans les meilleures conditions » et D’« assurer la pérennité de l’entreprise ».
Depuis sa cession en février 2023 au consortium Pimkinvest, composé de Lee Cooper, de l’entrepreneur Salih Halassi et du groupe turc Ibisler Tekstil, Pimkie s’est en effet engagé dans un plan de transformation pour « pérenniser votre activité » Et « retour à la croissance ». Plan qui s’est traduit par des dizaines de fermetures de magasins et des suppressions d’emplois. En début d’année, l’entreprise avait annoncé qu’elle envisageait de fermer 36 magasins supplémentaires en 2024, en plus des 38 fermetures prévues dans le plan initial. Au total, 74 magasins Pimkie devraient donc fermer leurs portes cette année, entraînant la suppression de 372 postes en magasin, après déjà une vingtaine de fermetures en 2023.
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Cyberattaque majeure à l’été 2023
« La décision de recourir à une procédure de sauvegarde résulte d’une volonté de prendre des mesures volontaristes pour assurer l’avenir de notre entreprise en accélérant la restructuration », a réagi Salih Halassi, président de Pimkie, dans un communiqué. Et notamment de mettre fin à certains contrats (logistique, énergie, baux), pour permettre à l’entreprise de se remettre à flot, ce qui « dispose encore d’une trésorerie importante »elle dit.
D’autant que les difficultés économiques rencontrées par la marque, liées à la crise du secteur de l’habillement (Camaïeu, Naf Naf, Burton of London, Kookaï, etc.), se sont superposées pour Pimkie par une importante attaque informatique sur l’été 2023. «Cela a mis à mal tout le fonctionnement de la société», rapporte une source proche du dossier. Et « a surtout révélé l’incohérence et la obsolescence du système informatique en place »ajoute Pimkie.
En sous-texte, c’est vers l’ancien propriétaire de l’entreprise, l’Association familiale Mulliez (AFM), à la tête d’une galaxie de marques (Decathlon, Leroy Merlin, Auchan…), que les regards semblent se tourner. Avant la vente, en octobre 2022, Pimkie avait déjà été victime d’une première intrusion informatique. « Les hackers semblent avoir suivi le même chemin à l’été 2023 », relate une source. Pimkie indique que «une analyse très approfondie est en cours». «La modification nécessaire de ces systèmes doit être discutée avec l’ancien propriétaire», estime la marque. Peut-être le début d’une bataille entre les deux camps.