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Croissance inclusive : les réformes s’accélèrent au Maroc (Crédit Agricole France)


LE Maroc a démontré une efficacité reconnue dans la gestion de ses politiques publiqueslui permettant d’assurer une certaine stabilité macroéconomique face à chocs (Covid, guerre en Ukraine, tremblement de terre…). C’est un signe de confiance important pour la investisseursce qui a notamment permis une histoire ininterrompue d’accès à marchés internationaux et un faible coût de la dette, éléments qui soutiennent sa pérennité.

Cependant, le Maroc se trouve aujourd’hui à un tournant décisif de son développement économique. Au-delà de la situation économique, problèmes structurels des défis majeurs apparaissent à moyen terme. Le pays est confronté à une exposition accrue aux risques climatiques, modèle de développement Le pays est en perte de vitesse, avec une croissance qui chute de 4,3 % en moyenne entre 2004 et 2014 à 2,4 % entre 2015 et 2023, ainsi qu’un taux de chômage élevé. Ces défis sont au cœur du grand plan de réformes du gouvernement dans son Nouveau modèle de développement (NDM).

La croissance économique du Maroc attendue à 4,6% en 2025

C’est ce qui ressort d’une nouvelle analyse de la Département des études économiques du groupe Crédit Agricole FranceSelon cette étude, la croissance de l’économie marocaine devrait légèrement fléchir en 2024, autour de 3% contre 3,3% en 2023. Cette croissance sera soutenue par une amélioration de la situation économique nationale, notamment la baisse de l’inflation à environ 2,5% en 2024 contre 6,1% en 2023 (6,6% en 2022), ce qui soutiendra la consommation privée. Cette baisse de l’inflation a également permis à la Banque centrale de mettre fin au cycle de resserrement monétaire en juin, en abaissant les taux de 3 à 2,75% (la première baisse depuis 2022). Par ailleurs, même si l’évolution de la demande extérieure reste incertain, les secteurs de tourisme et certains phosphates restent dynamiques tout comme ceux de l’automobile et des composants électroniques.

Cependant, la croissance reste limitée par une nouvelle récession agricole (-5% au premier semestre). En effet, l’étude souligne que le risque climatique est l’un des défis majeurs auxquels le Maroc doit faire face. L’agriculture, qui représente encore 12% du PIB et 38% de l’emploi total (dont 50% de l’emploi féminin), est directement affectée par ce phénomène. volatilité climatiquemalgré les investissements dans le infrastructures hydro-agricoles et des politiques de gestion durable des ressources en eau. Ceci accélère la nécessité de transformer l’économie marocaine, afin de réduire les contraintes de croissance et de favoriser la création d’emplois dans d’autres secteurs.

Le nouveau modèle de développement : un cadre ambitieux

Face à ces défis, le Maroc a lancé en 2021 son NMD, un plan de réformes de grande envergure destiné à répondre à contraintes structurelles de son économie. Ce programme, rappelle l’étude, se concentre sur plusieurs axes prioritaires : la diversification secteurs économiquespromotion de l’investissement privé Et améliorer l’environnement entrepreneurial. De plus, le diagnostic réalisé dans le cadre de le développement du NMD met en évidence les « principaux nœuds à l’origine de la perte de dynamisme du développement ». Par exemple, le secteur privé est entravé par des réglementations complexes et parfois incohérentes, qui découragent l’entreprenariat et renforcent l’économie informelle. pratiques anticoncurrentielles L’inflation persistante et la faible concurrence dans certains secteurs renforcent encore l’inertie économique. « Face à ces constats, les réformes s’accélèrent », estiment les experts du groupe financier.

Il s’agit notamment de la Charte de l’investissement, adoptée en 2022, qui vise à encourager 550 milliards de dirhams d’investissements d’ici 2026 (51 milliards d’euros, soit 30% du PIB) et à créer 500 000 emplois (4,7% de l’emploi actuel). « Les autorités ambitionnent plus largement de rapprocher les investissements des entreprises et des collectivités locales, en particulier ceux qui sont en transition vers un modèle d’investissement durable », a-t-il ajouté. investissement privé aux 2/3 de l’investissement total, contre 1/3 actuellement. Cette Charte constitue précisément une refonte complète du système d’incitation, en faveur de la diversification. Celle-ci sera appuyée par des réformes du climat des affaires, pour renforcer la réglementation et prévenir pratiques anticoncurrentielles« , explique-t-il.

Une attention particulière à l’éducation et à l’inclusion sociale

Le Maroc accorde également une grande importance à l’éducation et inclusion sociale au cœur de ses réformes. Si l’accès à l’éducation s’est considérablement élargi, qualité de l’éducation La situation des diplômés de l’enseignement supérieur reste en deçà des normes internationales. Cet écart se reflète notamment dans l’inadéquation entre les diplômes universitaires et les besoins du marché du travail. Un diplôme universitaire multiplie par cinq le risque de chômage, selon l’OCDE. Banque mondialeillustrant la nécessité d’une refonte du système éducatif. En outre, le Maroc a entrepris une réforme de son système de protection sociale, visant à établir une couverture universelle. Cette initiative est cruciale pour protéger les populations vulnérables et encourager la formalisation de l’économie, tout en renforçant la résilience face à la crise. chocs sociaux et économiques.

« Le diagnostic des contraintes et enjeux macroéconomiques et sociaux semble bien établi et le Maroc s’est engagé dans un programme de réformes majeur. Le début de développement dans certains secteurs, comme composants automobiles ou électroniques« Ce plan est peut-être le premier signe d’une reprise économique, même si les effets de ce plan sur la croissance et l’emploi ne pourront être pleinement mesurés qu’à moyen terme », conclut l’étude.

lematin

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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