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« Critiquer la politique d’un Etat est un droit fondamental et ne saurait constituer une apologie du terrorisme »

CONTRECertains s’en réjouiront, tout en soupirant doucement, « enfin ». D’autres le regretteront peut-être. Mais toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté ne penseront qu’à une seule chose : peut-être que les massacres cesseront, peut-être que l’humanité pourra enfin l’emporter dans toute cette horreur sans fin.

Car la tribune du roi de Jordanie Abdallah II, du président de la République égyptienne Abdel Fattah Al-Sissi et du président de la République française Emmanuel Macron publiée dans Le monde le 8 avril, place le droit international au cœur de la question israélo-palestinienne, en réaffirmant le respect de toutes les vies et en condamnant toutes les violations du droit international humanitaire, qui ont marqué, depuis le 7 octobre 2023, les massacres que tous ont connus et continuent savoir. Et ils rappellent que leur exigence d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza se fonde sur les résolutions 2720 et 2728 du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU), qui exigent précisément cela de toutes les parties.

La proclamation par ces trois chefs d’État du respect indispensable du droit international humanitaire s’accompagne de tout ce qui a été perdu de vue depuis des décennies dans cette région déchirée : « Nous appelons à la fin de toutes les mesures unilatérales, y compris les activités de colonisation et la confiscation des terres. Nous exhortons également Israël à prévenir la violence des colons. Nous soulignons la nécessité de respecter le statu quo historique et juridique des lieux saints musulmans et chrétiens à Jérusalem. (…). »

Enfin, en prônant la solution à deux États conformément au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU, les trois chefs d’État ancrent définitivement le droit international comme seul remède à la haine et seule solution pour la paix. .

Base essentielle

Mais alors, que deviennent tous ces écrits, communiqués, tracts qui servent de base à toutes les procédures menées par le parquet pour « apologie du terrorisme » ? Et qui, parfois maladroitement, ou avec véhémence, mais toujours avec une émotion légitime, n’a aussi fait qu’évoquer des violations du droit international, un droit que la France notamment affirme et soutient depuis plusieurs décennies dans le cadre de l’ONU ?

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La liberté d’expression, même excessive ou provocatrice, devrait-elle être fragilisée par ces procédures ? Même si la Cour européenne des droits de l’homme, notre boussole juridique et judiciaire en Europe, a toujours classé cette liberté parmi les fondements essentiels d’une société démocratique, rappelant, dans une décision du 11 juin 2020, que « La liberté d’expression constitue l’un des fondements essentiels d’une société démocratique et l’une des conditions essentielles de son progrès et de l’épanouissement de chacun. Elle s’applique non seulement aux informations ou idées accueillies favorablement ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi à celles qui heurtent, choquent ou inquiètent. C’est ce qu’exigent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture, sans lesquels il n’y a pas de société démocratique.».

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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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