Cristiano Ronaldo, un nouveau qui se refait une beauté
En manque de succès contre la République tchèque, le capitaine du Portugal cherche son 15e but à l’Euro ce samedi contre la Turquie.
Presque rien n’a changé à part quelques reflets blonds. Vingt ans après ses débuts à l’Euro 2004, Cristiano Ronaldo a affiché un grand sourire lors de l’hymne national contre la République tchèque mardi dernier. A 39 ans, il participe à son sixième Euro. Un record, à l’image de ses 14 buts et 26 matches.
Et CR7 n’a rien perdu de sa rage, comme l’illustre son poing fermé envers le gardien tchèque, bourreau du Portugais avec deux arrêts décisifs, sur le but victorieux de Francisco Conceiçao en signe de revanche. Un soulagement après un match difficile où ses partenaires ont assiégé la moitié de terrain adverse (69% de possession et 704 passes tentées).
La stérile domination des hommes de Roberto Martinez a changé avec les introductions de Gonçalo Inacio et Diogo Jota pour permettre au Portugal de passer au 4-3-3, une tactique qui avait fait des ravages lors des qualifications, la Seleçao terminant avec la meilleure attaque (36 buts). .
Ronaldo n’a plus ses jambes de 20 ans qui lui avaient permis de multiplier les débordements et les dribbles sur son côté gauche lors de l’Euro 2004 (aucun dribble réussi contre les Tchèques). Il capitalise désormais sur son efficacité dans la surface et sa domination aérienne.
« C’est incroyable d’être aussi dangereux à son âge. Chapeau bas, c’est l’un des meilleurs de tous les temps », a reconnu l’entraîneur tchèque Ivan Hasek après le match. La star n’a cependant pas eu l’occasion de se mettre en valeur dans les airs en raison de l’inefficacité des centres portugais (4 centres réussis sur 31) et du bloc très compact des partenaires de Patrick Schick.
Face à la Turquie ce samedi, il y aura plus d’espaces. Piégés par l’un des attaquants géorgiens, les centraux turcs ont été rattrapés à plusieurs reprises par les combinaisons des hommes de Willy Sagnol. Un jeu dans les petits espaces qui plaît au Portugal, qui a pour habitude de profiter des déplacements de l’attaquant du club d’Al-Nassr pour ouvrir des espaces à ses coéquipiers en profondeur.
Critiqué après une Coupe du monde 2022 conclue par une élimination en quart de finale contre le Maroc, Ronaldo avait vu son statut remis en cause. En conflit avec Manchester United, le Portugais n’était que l’ombre de lui-même et sa place dans le onze lusitanien était sérieusement menacée par les prestations convaincantes du futur Parisien Gonçalo Ramos.
Les mois passent et l’ancien Madrilène retrouve la stabilité en Arabie Saoudite, qui lui offre un pont d’or pour devenir la tête d’affiche du championnat saoudien, symbole du soft power de la pétromonarchie. Auteur de 44 buts en 45 matches en club, il a retrouvé son sens du but et sa légitimité auprès de la Seleçao. Mais il a surtout trouvé un allié en la personne de Roberto Martinez, le nouvel entraîneur arrivé en 2023.
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Un rôle de finisseur de pur numéro 9
Sous sa houlette, CR7 se montre une nouvelle fois indispensable. En témoigne ses 10 buts en 9 matchs lors des séries éliminatoires. Tandis que Bruno Fernandes prenait les clés du jeu portugais, Ronaldo acceptait un rôle de finisseur en tant que pur numéro 9. Sa relation technique avec le milieu de Manchester United lui permet d’être dans une position optimale devant le but, comme lors de son duel. (perdu) contre le gardien tchèque après une belle ouverture de Fernandes (31ee).
Un des rares éclairs de génie du Mancunien, en manque d’inspiration mardi dernier. Le capitaine portugais a été le joueur le plus dangereux, avec 3 tirs cadrés sur 4. Une précision qu’il devra maintenir face à la Turquie pour tromper la vigilance de Mert Günok et inscrire son 15e but en Championnat d’Europe. L’occasion de devenir le plus vieux buteur des phases finales et d’ajouter une nouvelle ligne à son incroyable livre des records.