Crise immobilière, les acheteurs jouent la montre dans un contexte politique troublé

La situation immobilière en Île-de-France pour le mois de mai 2024, détaillée dans le communiqué des Notaires du Grand Paris paru le 25 juillet 2024, met en évidence une activité toujours au plus bas, caractérisée par une légère baisse des prix et du volume des ventes. Ce phénomène intervient dans un contexte de profonde incertitude politique suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, entraînant une recomposition attendue du paysage politique et de possibles changements réglementaires. Ces facteurs incitent les ménages à reporter leurs achats immobiliers, en attendant plus de clarté.

Taux d’emprunt relevés au 08/10/2024

Baisse des volumes de ventes

Entre mars et mai 2024, 23 860 logements anciens ont été vendus en Île-de-France, soit 20% de moins qu’à la même période en 2023 et surtout 39% de moins qu’il y a deux ans. Cette baisse est plus marquée pour les maisons (-23%). que pour les appartements (-19%). A Paris, la baisse des volumes de ventes est de 13%, plus limitée que sur les autres marchés.

Evolution des prix des logements anciens

Les prix des logements anciens en Île-de-France ont baissé de 7,7 % entre mai 2023 et mai 2024. Pour les appartements, cette baisse est de 7,4 % et pour les maisons de 8,3 %. À Paris, le prix au mètre carré des appartements anciens s’élève à 9 430 €, en baisse de 7,3 % sur un an. En Île-de-France, le prix moyen est de 6 080 € le mètre carré pour les appartements anciens, tandis que pour les maisons anciennes le prix de vente est de 326 700 €.

Projections pour les mois à venir

Les précontrats jusqu’en juin indiquent que le déclin de l’activité se poursuit, mais à un rythme plus lent. Les projections pour les mois à venir laissent entrevoir peu de changements dans les prix, avec quelques très légères hausses ponctuelles. D’ici septembre, le prix au mètre carré des appartements anciens à Paris pourrait s’élever à 9 460 €, réduisant la baisse annuelle des prix à 6,1 %En Île-de-France, cette baisse pour les appartements passerait de 7,4% en mai à 5,5% en septembre. Pour les maisons, les prix devraient baisser de 5,9% entre septembre 2023 et septembre 2024.

Incertitudes et attentes des ménages

L’incertitude politique provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale a un impact direct sur les décisions d’achat des ménages. Ces derniers préfèrent attendre une meilleure lisibilité du contexte politique et d’éventuelles évolutions réglementaires avant de s’engager dans des transactions immobilières. Cette situation contribue à la poursuite de la baisse des volumes de ventes observée ces derniers mois.

Conditions de crédit et taux d’intérêt

Un autre facteur influençant le marché immobilier francilien est l’évolution des conditions de crédit et des taux d’intérêt. Le mouvement de desserrement des contraintes financières pour les ménages, amorcé au printemps, avec un accès au crédit moins restrictif et une légère érosion des taux de crédit immobilierdoit être confirmée dans ce nouveau contexte. Une amélioration durable de ces conditions pourrait favoriser une reprise progressive du marché immobilier, mais celle-ci dépendra largement des développements politiques et économiques futurs.

Les banques restent toutefois ouvertes à l’octroi de prêts immobiliers. Ces derniers mois, des remises importantes ont été observées, jusqu’à 50 points de baseont été accordées en fonction du profil et récemment en fonction du projet des emprunteurs (remises accordées aux biens verts ou destinés à le devenir grâce à des travaux de rénovation énergétique). Une opportunité qui peut être à saisir pour les acquéreurs potentiels dont le projet est mature. D’autant qu’avec le contexte incertain actuel, il peut être judicieux de ne pas attendre pour concrétiser son projet.