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Crise en Nouvelle-Calédonie. « S’il n’y a pas d’argent qui rentre, comment allons-nous payer tous les frais ? » : à Lifou, le tourisme est à l’agonie

Crise en Nouvelle-Calédonie. « S’il n’y a pas d’argent qui rentre, comment allons-nous payer tous les frais ? » : à Lifou, le tourisme est à l’agonie

Les exactions commises en Nouvelle-Calédonie ces dernières semaines ont des conséquences très concrètes sur l’économie de Lifou. Tous les secteurs sont plus ou moins touchés, et particulièrement celui du tourisme, désormais à l’arrêt complet. Une situation qui inquiète grandement les nombreuses familles qui en vivent.

A Lifou, le gîte chez Jeannette de Luecila est l’un des établissements les plus fréquentés à cette période de l’année, en temps normal. Mais il est désormais vide. Aucun touriste n’y a mis les pieds depuis le début de la crise en Nouvelle-Calédonie en mai dernier.

En général, il y a plus de 600 touristes par an. L’établissement était complet jusqu’en septembre, toutes les réservations ont été annulées. Une situation tellement préoccupante que la gérante a demandé à sa banque une prolongation de délai de quatre mois.

Plus de touristes non plus à Hocelëny, structure de Wedrumel. La majorité des clients viennent du continent. Une situation une nouvelle fois très préoccupante, avec une perte nette déjà estimée à 300 000 francs.

Pour Jeanne, il est peu probable que les visiteurs reviennent en Nouvelle-Calédonie. « Il n’y a pas de touristes et pas de revenus. Cela m’inquiète, s’il n’y a pas de revenus, comment allons-nous payer tous les frais ? Le Cafat nous dit toujours de payer le Ruamm », insiste Jeanne Passil, gérante de ce gîte.

A Lifou, toutes les activités touristiques sont à l’arrêt depuis le début de la crise.


L’activité touristique est également à l’arrêt pour Destination Zavilio, l’association chargée de l’accueil des croisiéristes. « En général, nous avons des vêtements exposés dans notre boutique de souvenirs. Nous mettons des cartes postales, des objets que nous pouvons vendre aux touristes. Nous exposons aussi du miel, des chapeaux. »explique Henri Hnailolo, président de l’association, en visitant les bureaux vides.

Depuis que les bateaux de croisière ont cessé leurs activités, l’association estime ses pertes financières à plus de 2 millions de francs. Malgré les difficultés, il n’est pas question que l’équipe reste inactive. En effet, cette activité représente une source de revenus principale pour 23 familles des tribus Luecilla et Hnapalu. « Nous allons organiser des marchés, peut-être deux fois par semaine. Nous avons aussi notre snack-bar, que nous avons construit pour pouvoir lancer cette activité de vente de boissons, de snacks, de glaces… Nous allons nous réunir en fin de semaine, pour voir comment nous allons nous organiser pour l’ouverture de ce nouveau snack-bar. »

A Lifou, une quinzaine d’hébergements sont touchés par la crise actuelle.

Reportage de Clarisse Xowie Watue et Nicoals Esturgie :

©Nouvelle-Calédonie

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