Crise en Nouvelle-Calédonie : le pays brûle toujours et les lieux de culte sont de nouvelles cibles
Les émeutes sont loin d’être terminées en Nouvelle-Calédonie. Depuis le 13 mai, le pays s’effondre au fil des jours. Santé, construction et audiovisuel en crise, urgences alimentaire et économique en perspective… Les car-jackings sont fréquents et les incendies quotidiens. Après les magasins, les pharmacies et les cabinets médicaux, les lieux de culte sont devenus les nouvelles cibles.
La maison d’un prêtre a brûlé dans la nuit du 19 au 20 juillet à Thio-Mission. Ces derniers jours, les édifices religieux de l’archipel ont été la principale cible d’incendies criminels.
Les deux premiers ont été enregistrés dans la nuit du 7 au 8 juillet au foyer des Petites Filles de Marie et au presbytère de la paroisse Saint-Louis. Cette nuit-là, deux religieuses présentes dans les locaux paroissiaux ont dû être exfiltrées en urgence par la police après avoir été menacées par des émeutiers.
Le 16 juillet, c’est l’église historique Saint-Louis (où le presbytère avait déjà brûlé une semaine plus tôt) qui a disparu dans les flammes. Il s’agit d’un édifice emblématique du patrimoine calédonien situé sur la commune du Mont-Dore, près de Nouméa, a rapporté La 1ère.
Dans la nuit du 18 au 19 juillet, l’église Notre-Dame de l’Assomption du village de Vao, à l’Île des Pins, datant de 1860, part en fumée.
Le président du gouvernement calédonien, l’indépendantiste Louis Mapou, a condamné, vendredi 19 juillet, ces attaques incendiaires. De tels actes, entachés d’irresponsabilité, portent atteinte aux principes de fraternité et de partage qui constituent le socle de valeurs sur lequel s’est bâtie la société calédonienne. (…). Aucun mécontentement ni aucune colère ne peuvent les justifier. » a-t-il déclaré dans un communiqué.
La répétition de ces actes de vandalisme a poussé Gérald Darmanin à réagir ce samedi 20 juillet. À travers la destruction d’églises et de symboles religieux, la Nouvelle-Calédonie connaît une violence nihiliste assumée que chacun doit clairement condamner. « , a écrit le ministre de l’Intérieur sur X, apportant son » soutien aux Calédoniens et aux forces de l’ordre « .
Mais l’instabilité politique et sociale demeure en Nouvelle-Calédonie. Cadres et salariés du BTP retiennent leur souffle. La santé aussi, avec cet exemple au dispensaire de Thio, privé de médecin et de sage-femme. Dans le secteur audiovisuel, environ 160 personnes sont, pour la plupart, au chômage technique.
» On devrait toucher le fond, avec une urgence alimentaire – c’est-à-dire que les gens ne mangent pas à leur faim -, une urgence sanitaire – ils ne sont pas traités comme ils devraient l’être – et une urgence économique, ce qui fait qu’on ne peut pas relancer l’économie sans injecter des liquidités, de manière très intensive. », s’inquiète Joël Kasarhérou, docteur en physique, dirigeant d’entreprise et du mouvement Construire autrement, interrogé par nos confrères de NC La 1ère.
Aux dernières nouvelles, le couvre-feu sera légèrement assoupli à partir de lundi 22 juillet : les Calédoniens pourront se déplacer jusqu’à 21 heures au lieu de 20 heures. Et prendre la route plus tôt le matin à partir de 5 heures au lieu de 6 heures. La vente d’alcool reste interdite dans les magasins. Les usagers du Raï et du Tanéo sont toujours privés de bus à Brousse et dans l’agglomération de Nouméa depuis deux mois. La crise provoque d’innombrables retards et perturbations dans tout le pays.
Vous pouvez suivre toutes les informations sur le site Nouvelle Calédonie La 1ère.