Plus de trois semaines après le début des émeutes, les répercussions se font sentir dans le nord où les établissements de santé fonctionnent au ralenti. Certains services pourraient fermer dans les prochains jours.
Deux médecins en moins à Koumac et l’accès à la santé dans le nord évolue. La situation est catastrophique pour le centre hospitalier. Avec plusieurs services déjà fermés récemment, la ville pourrait désormais également perdre ses urgences en raison du très probable départ prochain de deux médecins. Un professionnel devait arriver dans le pays le 2 juin mais en raison du contexte, il reste pour le moment bloqué en France.
«On espérait pouvoir au moins mettre en commun certaines ressources avec la province, voire avec le secteur privé, pour maintenir ce service d’urgence»regrette le maire de Koumac Wilfried Weiss. « Nous avons également demandé à la DASS et au commissaire délégué, dans le cadre de la cellule de crise, de faire appel à la réserve nationale mais nous n’avons pas eu de nouvelles non plus donc ce sera très difficile », il continue.
Une inquiétude de plus liée à la crise. Avec le manque de carburant et l’approvisionnement quasi inexistant de certaines pharmacies, comment la population pourra-t-elle se faire soigner ? La question reste sans réponse et concerne les habitants de toute la province : Poum n’a plus de médecin, l’accès aux soins se fait uniquement par visioconférence à Ouegoa, les centres médico-sociaux fonctionnent au ralenti et certains ont même fermé temporairement leurs portes comme à Belep.
« Je ne pense pas que la population se rende compte de l’état dans lequel nous nous trouvons »déplore Wilfried Weiss, très inquiet de ce contexte. « Je ne veux pas alarmer, mais il faut que tout le monde comprenne que nous sommes dans une situation de crise extrême et que comme pour l’alimentation et le carburant, aujourd’hui c’est la santé qui sera impactée ».
Sur les 30 postes de médecins des centres médico-sociaux de la province Nord, seuls 13 sont actuellement pourvus. Cinq médecins supplémentaires pourraient quitter leur poste cette semaine selon nos informations. Comment dans un tel contexte réussir à recruter de nouveaux praticiens ?
Selon nos informations, une réunion était prévue ce mercredi matin à Koumac entre les élus et les services administratifs du centre hospitalier du nord pour trouver des solutions d’urgence.
« On se dirige vers quelque chose qu’on n’a jamais connu, même pendant la crise du Covid (…) On a pu mettre en place la téléconsultation mais cela ne remplacera pas les médecins de manière durable »conclut Wilfried Weiss, qui appelle les autorités compétentes à « prendre en compte cette situation dramatique qui se déroule dans le nord ».
Retrouvez ci-dessous le reportage TV réalisé par Brice Bachon et Nathan Poaouteta :
Un reportage de Brice Bachon et Nathan Poaouteta
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