La Province Sud a approuvé, ce lundi 15 juillet, la réduction des aides sociales en assemblée. Une assemblée s’est réunie pour voter un budget complémentaire afin de réajuster la perte de recettes générée depuis deux mois en raison de la crise que traverse le territoire.
Certaines aides sociales versées par la Province du Sud sont en baisse. Les deux mois de prélèvement ont un coût. Il est estimé à 7,8 milliards de francs Pacifique, mais la collectivité dispose d’une marge de manœuvre de 7,7 milliards de Fcfp dès l’exercice 2023.
Si le taux d’investissement pour contribuer au maintien et à la relance de l’économie est préservé, les conditions de versement des aides sont repensées.
Côté santé, les soins et consultations restent gratuits dans les cliniques mais le montant du ticket modérateur augmente. Les bénéficiaires de l’aide médicale devront payer.
20% de leurs frais médicaux à compter du 1er août, contre 10% actuellement. Les femmes enceintes, les enfants de moins de trois ans et les maladies de longue durée sont exclus de cette augmentation.
C’est un acte de barbarie indigne d’une communauté de la République française. On va fragiliser les Calédoniens qui ne pourront pas se soigner et qui finiront par mourir.
Philippe Gomez, groupe Caledonia Ensemble
Cette décision a suscité une réaction au sein de la chambre, débouchant sur des accusations de mise en danger de la vie d’autrui, que réfute Sonia Backès, la présidente de la Province Sud.
Pour le minimum vieillesse, il serait demandé aux familles des bénéficiaires de contribuer en fonction de leurs ressources. Selon Sonia Backès, cette prise en charge est obligatoire. L’institution demanderait aux enfants des bénéficiaires de contribuer au moins à hauteur de 5.000 Fcfp.
Exemple : un ménage de trois personnes avec un revenu de 500 000 Fcfp pourrait être contraint de payer environ 26 000 Fcfp par mois sur les 90 000 Fcfp d’aide mensuelle versée par la province.
Concernant les bourses scolaires et l’accès au logement social, il faudra désormais justifier de 10 ans de résidence en Province Sud, contre six mois actuellement.
Ces critères de résidence sont considérés comme le point de départ du concept d’autonomie ou de partition provinciale.
Nous ne sommes pas d’accord sur ce délai, nous aurions pu le réduire de moitié. Nous sommes considérés, Province du Nord et Île, comme des gens qui retourneraient dans ce pays. Presque des immigrants dans notre pays.
Ithupane Tieoué du groupe FLNKS Sud
L’assemblée a également voté des mesures visant à soutenir les particuliers et les professionnels victimes des violences des deux derniers mois.
Les propriétaires dont les maisons ont été incendiées pourront bénéficier d’une aide pouvant aller jusqu’à 3 millions de francs Pacifique. On en compte 150, principalement dans le Grand Nouméa, selon la Province Sud.
Reportage de Charlotte Mannevy et Thierry Chapuis