La compagnie aérienne locale Air Calédonie a annoncé ce mercredi 17 juin la mise en place d’un plan social. Avec le licenciement d’un tiers de ses salariés. Ses dirigeants demandent également une aide d’urgence exceptionnelle aux collectivités locales.
Air Calédonie dans l’impasse. Depuis le début de la crise en Nouvelle-Calédonie le 13 mai, la compagnie a vu son trafic s’effondrer.Il transporte actuellement 70 % de passagers en moins qu’avant le début des événements.« , précisent ses dirigeants. Conséquence : des mesures d’urgence et de sauvegarde de trésorerie sont mises en place.
«Les premières mesures que nous avons prises ont d’abord été de mettre une grande partie de notre personnel au chômage partiel. Nous avons un peu plus de 270 personnes concernées, sur les 350 que compte l’entreprise« , explique Daniel Hombouy, PDG d’Air Calédonie. D’autres mesures sont prises, dont le licenciement d’un tiers des effectifs. «La semaine dernière, j’ai réuni le comité d’entreprise pour leur annoncer ce qu’est un plan social.», poursuit le directeur général de l’entreprise.
Les responsables d’Air Calédonie demandent également une aide d’urgence exceptionnelle des collectivités, actionnaires de l’entreprise. Une enveloppe de 600 millions de francs CFP est demandée au gouvernement. «Nous avons un délai à très court terme, où nous risquons une cessation de paiement.« , assure Daniel Hombouy. Avec un chiffre d’affaires total de 4,5 milliards de francs CFP en 2023, l’entreprise tablait sur un budget 2024 de 4,9 milliards de francs, réestimé à 3,2 milliards de francs CFP.
A moyen terme, l’entreprise souhaite poursuivre sa collaboration avec Aircalin.Nous travaillons déjà avec eux, puisqu’il y a un an et demi nous avons mis en place un partage de code. Il est possible d’acheter des billets Air Calédonie sur le réseau Aircalin. D’un point de vue commercial, nous travaillons encore sur des rapprochements opérationnels beaucoup plus significatifs.« , explique le directeur général de la compagnie, qui n’omet pas une fusion des deux compagnies aériennes locales, « si l’actionnaire décide« .
Et face à l’effondrement du trafic aérien intérieur, la compagnie souhaite louer un de ses quatre ATR.Aujourd’hui, avec la baisse du trafic estimée à 330 000 passagers en 2025, deux avions suffiront. Nous réfléchissons donc et avons déjà fait des propositions pour louer un de nos avions pendant plusieurs mois ou peut-être un an.», à une autre compagnie aérienne.
Pour l’instant, aucune fermeture de ligne n’est prévue, mais les dirigeants de la compagnie espèrent développer à terme des rotations vers Port Vila, au Vanuatu.Nous l’avons déjà fait avec Aircalin et nous souhaitons continuer ce service sur le long terme.», précise Daniel Hombouy.
Reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :