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« Crise du logement. Régulation contre dérégulation et incompréhensions. Analyse ! ». L’édito de Charles SANNAT

« Crise du logement. Régulation contre dérégulation et incompréhensions. Analyse ! ». L’édito de Charles SANNAT

Mes chers impertinents, chers impertinents,

N’hésitez pas à transmettre cet article au Ministère du Logement ou à vos adjoints… Il est important de stimuler leurs pensées angoissantes et tellement conventionnelles. Nous devons trouver un sens clair de la mesure et un équilibre entre réglementation et déréglementation. Explications.

Comme vous le savez, il y a une crise immobilière en France mais finalement on s’en fiche tant que la crise immobilière concerne le patrimoine des plus riches et donc par définition, qui ne sont pas jetés dans la pauvreté par une hausse des taux ou baisse du prix au m².

Là où cela devient un problème général, c’est lorsqu’il y a une crise du logement. Et notre problème collectif n’est pas la crise de l’immobilier, mais la crise du logement.

Avant d’aborder le côté analyse de la chose, je vais vous donner deux informations qu’il faut absolument relier.

En Espagne, à Barcelone, on vient de réguler le marché immobilier.

C’est ce que titre le magazine El Economista (source ici), la principale revue économique d’Espagne.

Premier impact du contrôle des loyers en Catalogne : l’offre de logements diminue de 14% et les prix augmentent de 4,6% à Barcelone

Le contrôle des loyers augmente les prix et réduit l’offre de 14 %. La baisse a également été généralisée dans les capitales catalanes, avec des ajustements à deux chiffres en un seul mois dans la plupart d’entre elles. L’impact le plus important s’est produit à Gérone, où le nombre de locations disponibles a été réduit de 21 %, tandis qu’à Tarragone, la réduction de l’offre a été de 16 %.

Un résultat « brillant » du socialisme en progrès qui ne fonctionne pas, qui n’est pas vraiment de nature à protéger les plus pauvres et les plus faibles.

Pire. Le meilleur est ici de fait l’ennemi du bien, puisque le gouvernement dans sa grande sagacité amplifie la… crise du logement !

En Argentine ? C’est exactement le contraire qui se produit au même moment, pour une raison complètement opposée. (Source ici en argentin qui est espagnol)

Buenos Aires. Augmentation de 170% de l’offre locative et stabilisation des prix des loyers !

Les prix des loyers dans la zone métropolitaine de Buenos Aires (AMBA) commencent à montrer des signes de calme, révèle un rapport privé. Cependant, le plus notable est l’augmentation de l’offre d’appartements à louer, qui a connu une croissance de 170 % en seulement trois mois depuis l’entrée en vigueur du DNU qui a abrogé la loi sur les loyers de 2020.

Ces données marquent un changement significatif dans le marché, où l’offre de logements dans certains quartiers de la ville de Buenos Aires ou dans les villes du Grand Buenos Aires (GBA) était pratiquement nulle.

Ainsi, l’offre d’appartements à louer à AMBA a atteint un total de 19.000 unités disponibles. Cette augmentation représente un changement considérable, surtout par rapport aux chiffres de fin 2023, où seuls 6.600 appartements étaient dénombrés.

La mise en œuvre de la loi sur les locations en 2020, qui a établi des contrats de trois ans avec des mises à jour annuelles, a découragé des milliers de propriétaires d’entrer sur le marché.

« Les valeurs publiées des prix de location en février pour les appartements ont augmenté bien en dessous de l’inflation (13,2 %) et pour les maisons, elles ont diminué. Les données montrent que les valeurs locatives ont à peine changé dans CABA entre mars et février 2024, restant stables. « .

Régulation contre déréglementation !

Ce qui se passe est donc fascinant et très important.

Vous avez sous les yeux un laboratoire avec une étude randomisée en double aveugle pour ceux qui auront la réf et apprécieront le second degré !

D’un côté la Catalogne qui régule et échoue.

De l’autre côté, l’Argentine déréglemente et améliore la situation…

Tout cela peut paraître incompréhensible, en fait cela semble être le cas. Quand je regarde les commentaires sur Twitter, ils sont effectivement interloqués par les résultats réels et cela donne lieu à ce genre de remarques, très, très nombreuses.

L’explication est simple. Très simple en fait.

Il ne faut pas seulement s’intéresser à l’effet de déréglementation des loyers. Supprimer le plafond du loyer uniquement n’aura en fait aucun effet sur le niveau des prix. Pour que les loyers baissent, il faut augmenter la quantité de biens à louer et la concurrence entre les biens. La bonne question est donc de savoir comment la déréglementation augmente la quantité de biens locatifs ?

Simple.

En arrêtant de protéger bêtement les locataires. C’est aux gens d’être adultes, de mûrir et de faire les bons choix. Je commence par payer mon loyer ou mes médicaments plutôt que le dernier iPhone à 2 500 euros. Le problème est que si les agents économiques ne disposent pas de pouvoir, ils prennent les bonnes décisions pour eux-mêmes et ils ont raison de le faire. Si vous ne risquez rien en ne payant pas votre loyer, alors vous achèterez l’iPhone qui vous rend si heureux et qui est parfaitement rationnel. Si vous n’avez pas besoin de payer vos médicaments, avec l’argent qui vous reste, vous pouvez acheter ce nouvel I-phone…. C’est un exemple quelque peu scandaleux pour illustrer ce que font les agents économiques.

En revanche, pour les propriétaires, louer devient un calvaire. Ils paient des charges et taxes élevées, ils n’ont pas le droit de choisir leur locataire sinon c’est l’accusation de discrimination, ils ne peuvent pas expulser un locataire sans scrupules en moins de 2 ans, et je ne parle même pas des frais de remise en état, le tout avec des loyers qui sont encadrés par les pouvoirs publics.

Résultat logique, de Buenos Aires à Barcelone en passant par Paris, les propriétaires mettent leurs appartements sur Airbnb… mais ce n’est pas simple. Il faut faire les entrées/sorties, refaire l’inventaire, il faut meubler, payer l’eau et l’énergie, il faut remplacer les casses, réparer, entretenir pour un usage intensif, bref, c’est beaucoup de travail. Pour les plus riches, ils ne louent tout simplement plus et préfèrent payer des impôts pour les logements vacants.

Ce que Miléi a fait est très simple.

Il a ramené un peu de bon sens.

Juste du bon sens.

Personne ne vous oblige à louer un logement.

Vous le visitez avant d’entrer.

Personne ne vous oblige à y séjourner (à condition de pouvoir louer ailleurs, d’où la nécessité d’un marché fonctionnel).

Personne ne vous oblige à faire quoi que ce soit dans une société libre avec des marchés libres.

C’est un contrat entre deux personnes qui se fait.

Pas d’interdiction, pas de DPE, pas de délai minimum ou quoi que ce soit.

Désormais en Argentine, le locataire et le propriétaire négocient le contrat de location comme bon leur semble.

Résultat ?

Les marchandises affluent sur le marché et les prix augmentent désormais moins vite que l’inflation avec une augmentation des loyers de 4 % et une inflation de 13 %. Les prix réels sont déjà en baisse, ce qui est une grande nouvelle en Argentine.

Les propriétés affluent car les propriétaires n’ont plus peur de louer. Alors… ils louent et les locataires trouvent un logement disponible.

Mieux encore, les « riches » commenceront à construire et à investir dans l’immobilier puisque la location deviendra plus facile et ce ne sera plus un casse-tête. L’immobilier va reprendre, cela stimulera la croissance, la construction et la construction. Cela créera des emplois et des logements pour les gens.

A terme, les loyers commenceront à baisser parce que l’offre locative sera là.

Et en France ? Il faut déréglementer massivement le logement !

En France, nous avons la même crise du logement qu’en Catalogne ou en Argentine car l’État se mêle de tout et gère tout. Résultat ? L’investisseur investira ailleurs. Mieux vaut acheter sans tracas des actions qui rapportent 10% par an que d’essayer de louer un appartement. La crise immobilière devient une crise du logement.

Il faut commencer par responsabiliser les locataires. Tout le monde évalue tout le monde. Vous notez votre médecin, votre chef d’entreprise et évidemment le logement sur Airbnb… mais sur Airbnb le « locataire » est aussi noté par les propriétaires. Finalement, c’est vertueux. Vous pourrez alors évaluer les locataires. De la même manière qu’il existe un dossier d’incidents de paiement de crédit à la banque, vous pourriez avoir la même chose pour les locataires. Cela ne coûte rien. Juste le prix d’un dossier, mais si vous êtes condamné par la justice… allez, zou dossier et la certitude de ne plus pouvoir vous accueillir dans le parc privé. Direction le parc public HLM qui gère la « solidarité » avec les impôts payés sur les revenus fonciers des propriétaires.

Donnez aux gens la liberté et les biens circuleront.

La solution n’est pas de réglementer encore plus.

La solution est de comprendre pourquoi les gens ne veulent plus louer et les investisseurs ne veulent plus de biens immobiliers !

Tout simplement parce que la relation contractuelle est devenue totalement inéquitable et déséquilibrée au profit des locataires et au détriment des propriétaires.

Par démagogie et bons sentiments nous avons voulu protéger les gentils locataires qui sont trop jeunes pour comprendre ce qui est bien ou mal pour eux (ce qui est faux, ils sont tout aussi intelligents).

En protégeant trop, nous décourageons inévitablement les méchants propriétaires qui exploitent les pauvres.

Résultat ?

Il n’y a plus assez d’exploiteurs des pauvres.

L’État n’a pas assez d’argent pour loger les pauvres.

Les bons pauvres n’ont pas assez de logements… mais ils sont bien protégés.

Sans abri, mais bien protégé !

Le meilleur est toujours l’ennemi du bien, selon un adage populaire de bon sens.

L’économie est une question de bon sens et d’équilibre.

La relation contractuelle doit toujours être librement convenue et équilibrée.

Le rôle de l’État est d’assurer l’équilibre entre les parties.

Je peux vous assurer que nous pourrions redresser ce pays en 36 mois en mettant le bon sens au centre de toute action politique avec pour objectif non pas les intérêts de la population. Personnes. Les politiques redistributives et démagogiques d’État providence menées depuis 40 ans sont une calamité qui ne conduit pas au bonheur des peuples, mais à la faillite de tous. Ce sera un réveil brutal, mais nous parviendrons à redresser ce pays. La seule question est de savoir si nous y parviendrons avant ou après l’effondrement.

Vive la liberté.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« Il s’agit d’un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction totale ou partielle à condition que ce paragraphe soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre une analyse impertinente et sans concession de l’actualité économique. Merci d’avoir visité mon site. Vous pouvez vous inscrire gratuitement à la newsletter quotidienne sur www.insolentiae.com. »

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