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Créer une « ville solaire »… Comment la ville veut rayonner grâce à l’énergie photovoltaïque

Faire briller la ville grâce à l’énergie solaire. Avant d’éventuellement recouvrir de panneaux solaires l’intégralité de la rocade bordelaise, l’Etat a annoncé lundi le lancement d’un projet de panneaux photovoltaïques sur différents échangeurs de la rocade bordelaise.

La DIRA (Direction interdépartementale des routes de l’Atlantique) propose ainsi aux opérateurs « d’installer des panneaux solaires dans les échangeurs 15, 19 et 22 du périphérique de Bordeaux, sur les communes de Pessac, Villenave-d’Ornon et Bouliac », a annoncé la préfecture dans un communiqué.

« L’emprise potentielle de ce projet de centrale photovoltaïque est d’environ sept hectares à proximité immédiate du périphérique bordelais », poursuit la préfecture dans son communiqué. « En mettant à disposition plusieurs zones de voirie publique, comme il l’a déjà fait avec la zone de Grolle sur la RN10 en Charente, l’État entend poursuivre le développement des énergies renouvelables dans la région. » Et notamment à Bordeaux.

« Une très bonne idée de commencer par les rampes d’accès »

Le maire Pierre Hurmic a en effet annoncé son ambition de faire de Bordeaux « une ville solaire », ce qui pourrait être le grand geste de son mandat. Pour cela, il veut concrétiser l’initiative lancée par un collectif d’architectes et d’urbanistes, de recouvrir le périphérique de panneaux photovoltaïques. Contacté par 20 minutesla préfecture indique que le projet de solarisation des échangeurs « n’est pas lié » à celui de couverture du périphérique. Mais le maire de Bordeaux Pierre Hurmic estime avec 20 minutes que cela « correspond parfaitement à notre demande d’expérimentation, et je pense que c’est une très bonne idée de commencer à expérimenter avec les rampes d’accès ».

Si cette « expérimentation est concluante », Pierre Hurmic « souhaite qu’elle soit généralisée à l’ensemble du périphérique », même s’il estime que ce projet ne peut se faire que « par petits morceaux ». Positionnés sur les 45 km de la ceinture routière, à 17 mètres de hauteur, ces panneaux représenteraient une surface totale de 200 hectares d’ombrage photovoltaïque, pour un investissement estimé à environ deux milliards d’euros.

« Il y a ce projet de couverture du périphérique, mais il y a aussi la volonté de couvrir le plus d’infrastructures routières et de pistes cyclables possible », poursuit le maire de Bordeaux, qui estime qu’en plus de produire de l’énergie, « cela permettra de faire de l’ombre l’été, et l’hiver cela permettra d’abriter de la pluie ». Bordeaux Métropole a en effet lancé un « Appel à manifestation d’intérêt » pour la création d’une couverture photovoltaïque sur deux sections du réseau cyclable Reve (un projet de 275 km au total de pistes cyclables sécurisées), ainsi que sur un tronçon routier du cours Jules Ladoumègue, au nord du Parc des expositions. Ce dernier pourrait également servir d’expérimentation en vue de solariser le périphérique.

Une centrale électrique de 13 000 m2 sur la base sous-marine

Autre réalisation qui risque de marquer les esprits : la solarisation du toit de la base sous-marine, construite pendant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands pour la réparation et l’entretien de leurs sous-marins U-Boot. Toujours solidement ancré dans le quartier des Bassins à flot, le bâtiment de 235 mètres de long et 160 mètres de large abrite aujourd’hui un espace culturel, Le Bassin des Lumières. La ville a lancé en début d’année un projet d’installation, d’exploitation et de maintenance d’« une ou plusieurs centrales photovoltaïques » sur le toit de la base sous-marine.

La base sous-marine de Bordeaux.
La base sous-marine de Bordeaux.– Monsieur Bosredon

Initialement annoncée pour une superficie de 9.200 m2, la centrale photovoltaïque s’étendra à terme sur « 13.000 m2 », annonce Pierre Hurmic. 20 minutesqui indique également que le résultat de l’appel à projets sera connu « en septembre ». A terme, 25 000 m2 au total sont potentiellement exploitables sur le toit de la base sous-marine.

« Nous avons également des projets d’ombrière de 1 500 m2 sur les courts de tennis du stade Chaban-Delmas, et de toiture solaire de 1 200 m2 sur les tribunes, poursuit le maire de Bordeaux. Notre objectif est de couvrir 60 000 m2 de bâtiments et de sites municipaux d’ici 2026. Avec tous ces projets, c’est largement réalisable, et je pense même que nous pouvons aller plus loin. »

Un potentiel de 600 000 m2 sur toute la ville

L’ambition de la ville est d’atteindre 41 % d’autonomie énergétique d’ici la fin de son mandat, contre 3 % en 2020 et un peu moins de 20 % actuellement. Mais si l’on additionne les toitures, les parkings, les sols artificialisés, le potentiel de toute la ville de Bordeaux serait d’environ… 600 000 m2. Un gisement énorme. C’est dans cette optique que la ville a lancé en juin l’Alliance bordelaise pour l’énergie solaire. Cette initiative rassemble les acteurs publics et privés de la région bordelaise, « autour d’une volonté commune de décarboner l’énergie et d’accroître son autonomie énergétique ».

Parmi ces acteurs, Bordeaux Métropole ne reste pas dans l’ombre sur ce sujet. Après la mise en service de la centrale photovoltaïque de Labarde (avec 60 hectares c’est l’une des plus grandes centrales en milieu urbain en Europe), elle vise « la solarisation de 13 % des parkings de l’agglomération, publics et privés, soit 93 ha de parkings » et « la solarisation des bâtiments, publics et privés ».

« Je pense que Bordeaux peut être une ville pilote en matière de promotion de l’énergie solaire, a ajouté Pierre Hurmic, mais pour cela, il faut que la municipalité elle-même soit exemplaire. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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