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Crash du vol MH17 en Ukraine : après la mort de 298 personnes dans l’explosion de l’avion il y a dix ans, où en est l’enquête ?

Le 17 juillet 2014, 298 personnes ont péri dans le crash du vol MH17, abattu au-dessus de l’est de l’Ukraine. Dix ans plus tard, le rôle de Moscou dans la livraison du missile reste, selon l’enquête, au stade de « fortes indications ».

Retour sur l’explosion de cet avion de Malaysia Airlines survenue sur fond de conflit entre l’Ukraine et la Russie.

17 juillet : 16h20

Peu après midi, un jeudi d’été, le vol MH17 a décollé de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol à destination de Kuala Lumpur.

A bord se trouvaient 196 Néerlandais, 43 Malaisiens et 38 Australiens. Parmi eux se trouvaient des spécialistes du sida, comme Joep Lange, qui se rendait à Melbourne pour une conférence internationale, et des familles, comme Peter et Jolette Essers et leurs deux enfants, ou Jeroen et Nicole Wals et leurs quatre enfants, qui partaient en vacances.

A 13h19 GMT et 56 secondes, à 10 000 mètres d’altitude, le Boeing 777 de Malaysia Airlines répond à un centre de contrôle aérien ukrainien « Romeo November Delta, Malaysian one seven ». Son dernier message.

L’avion a explosé en plein vol, laissant des débris dispersés sur 50 kilomètres carrés dans la région de Donetsk, contrôlée par les séparatistes pro-russes.

Des morceaux du fuselage déchiqueté, dont la queue de l’avion portant le logo de la compagnie aérienne malaisienne, ainsi que des bagages étaient éparpillés sur une vaste zone près du village de Grabove, ont constaté des journalistes de l’AFP arrivés sur les lieux du crash le jour même.

Une enquête internationale, menée par le Bureau d’enquête néerlandais pour la sécurité (OVV), a été rapidement ouverte, mais le travail des enquêteurs a été compliqué par les combats intenses entre loyalistes et séparatistes, qui ont débuté en mai à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie.

Les corps ont été rapatriés aux Pays-Bas pour être identifiés. Les proches des victimes se sont rendus sur les lieux neuf jours plus tard, le sol était encore jonché de fragments de corps.

Un missile BUK expédié de Russie

L’Ukraine et la Russie se sont rapidement mutuellement accusées d’avoir abattu l’avion.

Moins de deux mois après le crash, les enquêteurs internationaux affirment que le Boeing a été perforé en vol par « projectiles à haute énergie »sans mentionner initialement les missiles.

Étape par étape, les éléments d’un missile BUK sont identifiés, puis la « série 9M38 » dont il est issu.

Il a été déterminé plus tard que le système de missiles avait été expédié depuis la Russie et lancé depuis l’est de l’Ukraine, contrôlé par les séparatistes pro-russes.

À ce stade, en septembre 2016, les enquêteurs ne précisent pas qui a tiré le missile. Mais pour Moscou, une chose est claire : « L’enquête est biaisée et motivée par des raisons politiques. »

Près de quatre ans après le crash, en mai 2018, l’enquête a conclu que le système de missile provenait de la 53e brigade antiaérienne basée à Koursk, en Russie. Moscou maintient qu’aucun missile russe n’a franchi la frontière russo-ukrainienne.

Trois peines de prison à vie

Seuls quatre hauts responsables séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine ont été jugés par contumace pour l’accident.

Le 17 novembre 2022, les Russes Igor Girkin (opposant nationaliste devenu depuis critique du Kremlin et condamné en janvier en Russie) et Sergueï Dubinsky, ainsi que l’Ukrainien Leonid Khartchenko, ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour meurtre et pour avoir joué un rôle clé dans la livraison du système de missiles ayant détruit l’avion. Le 4e suspect a été acquitté. Aucun n’a assisté à ce procès qui a duré plus de deux ans près d’Amsterdam.

Aucun recours n’a été déposé. La Russie, qui depuis le début a parlé de « accusations gratuites »dénonce une décision « politique ».

L’enquête est suspendue

Trois mois plus tard et après huit ans d’investigations, l’enquête, qui s’est poursuivie à la recherche d’autres suspects, est « suspendu », sapant ainsi l’espoir des familles des victimes de voir tous les responsables traduits en justice.

« Toutes les pistes ont été épuisées (…). Il n’y a pas suffisamment de preuves pour engager de nouvelles poursuites. »a expliqué le procureur néerlandais Digna van Boetzelaer en février 2023.

L’implication du président russe Vladimir Poutine dans la décision de fournir aux séparatistes de Donetsk le système de missiles qui a détruit le vol MH17 reste au stade de l’enquête. « de fortes indications ». Mais sans « preuves complètes et concluantes », Selon les enquêteurs.

Des procédures sont toujours en cours contre la Russie auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale, une agence des Nations Unies.

Les Pays-Bas et l’Ukraine ont également déposé plainte contre la Russie auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Une audience a eu lieu le 12 juin. Les sièges réservés aux représentants du Kremlin sont restés vides.

La décision de cette juridiction internationale, dont la Russie n’est plus membre depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022, n’est pas attendue avant plusieurs mois.

Eleon Lass

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