Craintes sur l’emploi chez Auchan qui va réduire la taille de ses hypermarchés
Auchan va-t-il enterrer le modèle de l’hypermarché, et certains de ses emplois ? C’est l’inquiétude des salariés du distributeur nordiste depuis plusieurs semaines, depuis que le groupe de distribution appartenant à la famille Mulliez a dévoilé, durant l’été, les grandes lignes de son dernier traitement de choc pour retrouver le chemin de la rentabilité : un repositionnement sur les prix. en France, adaptation du modèle des hypermarchés, développement de la franchise… Ces annonces, délivrées de façon rauque en pleine période estivale, ont rapidement fait craindre aux syndicats des suppressions massives d’emplois dans un groupe qui compte 59 000 personnes en France et 160 000 dans le monde.
Les représentants du personnel espéraient avoir des éclaircissements sur l’impact sur l’emploi, mercredi 9 octobre, lors d’une réunion avec la direction sur la stratégie de l’entreprise. Mais leurs questions sont restées sans réponse, car la direction a suggéré que les informations seraient fournies site par site, en fonction du taux de rotation des emplois.
Mais la situation financière est catastrophique : le chiffre d’affaires d’Auchan (hors pays en guerre) continue de baisser, de 3,3% au premier semestre. La baisse atteint 4,7% en France après un repli de 2,7% en 2023. Fin juillet, l’entreprise justifiait ces résultats auprès de la concurrence. « mieux positionné en termes de prix et de formats » et par un « phénomène de déconsommation » ce qui affecte davantage « les hypermarchés (–5,2 %), plus exposés aux produits non alimentaires » que «supermarchés (–1,6%)». Des résultats qui se sont traduits par une perte de près d’un milliard d’euros pour sa maison mère ELO, qui regroupe Auchan et ses activités foncières. Comment, alors, se demande-t-on au sein même de la famille Mulliez, de ne pas faire un parallèle avec la faillite foudroyante du groupe Casino qui a conduit à la vente de tous ses hypermarchés et supermarchés au tournant de l’année.
Au cœur du plan de relance mené par Guillaume Darasse, qui occupe depuis fin août le poste de directeur général d’Auchan Retail et président d’Auchan Retail France : un projet stratégique baptisé « ADN » capable de modifier l’empreinte génétique d’un distributeur qui a fait des grands hypermarchés sa marque de fabrique. Cela passe par la réduction des surfaces de vente dans un tiers de ses hypermarchés dans tous ses pays européens. « Au total, ce plan entraînera une réduction moyenne de 25 % des surfaces de vente et le parc des hypermarchés sera constitué à terme d’environ 70 % de magasins d’une surface inférieure ou égale à 10 000 mètres carrés. »indiquait Auchan en juillet. Le tout progressivement jusqu’en 2027, à raison de 50 000 à 100 000 mètres carrés de moins par an.
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